Par André Gakwaya
Rwamagana: Trente Smartphones ou téléphones mobiles et soixante pièges pour attraper la chenille légionnaire ont été distribués aux délégués des coopératives agricoles dans trois districts de l’Est du pays qui sont Nyagatare, Rwamagana et Kayonza, selon Philippe Sahabo, un des bénéficiaires de ces outils.
«J’appartiens à une coopérative du maïs qui cultive cette culture sur 25 ha. Mon champ totalise 5 ha sur lesquels je récolte régulièrement 15 tonnes de maïs. Mais cette saison, ma récolte a été 14 tonnes suite à la chenille légionnaire qui a infesté mon champ. J’ai dépensé plus de 100 mille Frw pour acheter des médicaments qui ont servi à lutter contre ce fléau. Avec le piège et le téléphone que je viens de recevoir de la FAO, je compte engager une lutte contre les chenilles légionnaires. J’ai maintenant le ferme espoir que la production de mon maïs sera performante», a-t-il indiqué.
Sahabo habite le District de Rwamagana, Secteur Munyumpu, cellule Ntebe, Village Kanyinya. Il compte appuyer les autres fermiers pour vaincre la chenille légionnaire et toujours rehausser la production.
Mme Jeannette Uwamariya du District de Kayonza,Secteur Kabera, Cellule Gatare, village de Mubuga a reçu aussi un piège de la FAO. Elle abonde dans le même sens en se promettant une bonne récolte de maïs sur les 10 ares de terrain qu’elle exploite. Elle maîtrise parfaitement toutes les techniques de manier le piège et d’envoyer des rapports. C’est ce qu’elle a acquis durant ces deux jours de renforcement qu’elle passés à Rwamagana.
«Les outils que nous avons sont un atout pour la prévention et la lutte contre la chenille légionnaire. Après une semaine, nous déplacerons le piège après avoir collecté les papillons donnant des larves comme futures chenilles légionnaires», a-t-elle ajouté.
Emmanuel Sibomana et Mme Karakoye tous du District de Nyagatare, Secteur Rwimiyaga, Cellule Kirebe, village Gatebe, sont dans une même coopérative agricole qui produit du maïs. Tous utilisent parfaitement le Smartphone qu’ils ont reçu, ainsi que leux pièges. Ils sont convaincus que la lutte qu’ils vont mener contre la chenille légionnaire rendra leurs champs et ceux des voisins plus producteurs en maïs.
«Le comprimé placé au fond du piège attirera le papillon mâle qui chutera au fond du piège pour être ensuite être tué par le comprimé jaune acide. Puis nous dresserons un fois la semaine un rapport sur les chenilles légionnaires attrapées. Nous avons des preuves que notre site a souffert de la chenille légionnaire cette dernière saison : quatre tâches en forme carrée, la lettre Y, deux lignes brillantes le long du dos, etc. », rapporte Emmanuel Sibomana.
Le piège distribué est une innovation de la FAO pour combattre la chenille légionnaire dans six pays africains qui sont : l’Ethiopie, le Kenya l’Ouganda, le Rwanda, la Tanzanie et le Burundi. Au Rwanda, ce projet est mis en œuvre dans six districts que sont : Nyamagabe, Nyanza, Muhanga, Rwamagana, Nyagatare and Kayonza dans les Province du Sud et de l’Est.
Au total 60 Smartphones et 1800 pièges ont été distribués dans ces six districts, à raison de deux téléphones par district. Chaque téléphone mobile coûte environ 60 mille Frw.
Ce projet de lutte contre la chenille légionnaire est financé par la FAO à hauteur de un million d’euros grâce à l’appui du Royaume de Belgique
La chenille légionnaire a été constatée au Rwanda dès 2016. Elle est venue d’Amérique Latine et elle a commencé à sévir en Afrique Centrale et de l’Ouest dès 2016.
Selon Prasanna Boddupalli, directeur du CIMMYT (Centre International d’Amélioration du maïs et du blé), ce ravageur invasif des cultures a été identifié dans plus de 30 pays africains et il est capable de se nourrir de 80 espèces de cultures différentes, dont le maïs, un aliment de base consommé par plus de 300 millions de familles de petits exploitants en Afrique.
Le Centre International d’Amélioration du maïs et du blé, ou CIMMYT, est une organisation sans but lucratif dont la mission est de contribuer à l’amélioration des moyens de subsistances des populations du Tiers-Monde par l’amélioration des semences de blé et de maïs
D’après Georg Georgen, entomologiste à l’Institut international d’agriculture tropicale (IITA), ce ravageur dont la présence en Afrique a été confirmée pour la première fois en 2016, “représente une menace importante pour la sécurité alimentaire, les revenus des producteurs agricoles et les moyens de subsistance”.
Des estimations du Centre pour l’agriculture et les biosciences internationales (CABI) en 2017 indiquent que la chenille légionnaire d’automne est à même de provoquer des pertes de rendements entre 3,6 et 6,2 milliards de dollars par an, dans 12 pays producteurs de maïs en Afrique. (Fin)