Le Ministre de la Santé, Dr Sabin Nsanzimana
Rubavu: Sur les cent décès quotidiens enregistrés au Rwanda, sept sont dus au VIH/Sida, selon le Ministre de la Santé, Dr Sabin Nsanzimana.
« Mille enfants naissent chaque jour au Rwanda. Tandis que cent personnes meurent chaque jour. Parmi celles-ci, sept sont tuées par le VIH/Sida. Neuf autres attrapent le VIH/Sida par jour, surtout les jeunes. C’est une situation préoccupante. Un enfant par semaine attrape à la naissance le VIH/Sida que lui transmet sa mère. Pour éviter ces décès, l’effort de chacun est sollicité pour se faire tester et connaître son statut. Si l’on est infecté, on se soumet au traitement par les antirétroviraux (ARV). Ceci correspond au thème de cette année 2024 : Eradique le VIH/Sida incombe sous la responsabilité de chacun », a-t-il indiqué.
Avec les principaux partenaires
Il a tenu ces propos lors de la célébration de la Journée Internationale de Lutte contre le VIH/Sida à Rubavu, en présence des autorités de ce district, et des principaux partenaires du pays dans la lutte contre le VIH/Sida, et qui sont : l’Ambassade des US au Rwanda et PEPFAR, l’Agence américaine de développement USAID, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et l’ONU, Global Fund (GF), le Forum des ONG, et d’autres.
Le Ministre Nsanzimana a rappelé que suite à sa proximité avec la RDC et suite à l’intense mouvement des personnes qui traversent la frontière, le district de Rubavu a compté plus de cas de variole du singe ou le Mpox.
La lutte contre le VIH/Sida et le recours aux rapports sexuels protégés militent pour la prévention contre ces pandémies. Les gens se protègent ainsi contre d’autres maux opportunistes comme la tuberculose, et maintiennent une saine santé.
Au cours des prochains mois, l’on fera une évaluation pour constater si les jeunes sont informés suffisamment pour éviter le VIH/Sida.
Visite aux stands: Ici le Stand de PEPFAR
« Cette célébration de la lutte contre le VIH/Sida est une occasion de nous souvenir aussi des personnes mortes suite au VIH/Sida par manque d’information sur la pandémie depuis que ce fléau est apparu, il y a 43 ans », a encore relevé Nsanzimana.
Notons que les chiffres du Centre Biomédical du Rwanda (RBC) montrent que plus de 230 mille personnes au Rwanda sont infectées par le VIH/Sida. En 2023, en l’espace d’un an, 3200 personnes ont été infectées.
Sur les plus de 230 mille personnes infectées, 96% connaissent leur statut, et 98% de ce chiffre prennent des ARV et réduisent la gravité du virus.
Des mesures ont été prises pour protéger les jeunes et les prostituées. Les centres de santé et les hôpitaux du pays fournissent des dépistages et des ARV gratuitement.
Le Ministère de la Santé a informé que pour renforcer les mesures de prévention, un programme de médicaments injectables à une personne sera lancé avant la fin de cette année.
Vue de la salle.
Durant la célébration de la Journée Internationale de Lutte contre le VIH/Sida à Rubavu, un jeune séropositif de 25 ans, Afazali Jean-Léonce, brillant élève, qui est aussi enseignant et ambassadeur pour la sensibilisation du public au dépistage du VIH/Sida, a livré son témoignage qui fustige le stigma dont il a été victime depuis 2012, date à laquelle sa séropositive lui a été révélée.
« Je n’ai pas accepté et assumé ma séropositive au début. Je ne voulais pas prendre régulièrement les ARV. Car, je me considérais condamné à mourir déjà. Quand les autres élèves découvraient que je prenais mes ARV, je ne pouvais pas le supporter suite au stigma qui m’était imposé. Il m’a fallu changer cinq fois d’établissements secondaires pour terminer le cycle complet des humanités. Quand un médecin qui me suivait m’a introduit dans une association d’autres jeunes infectés et sous ARV, j’ai cessé de me sentir seul et de déprimer. Jusqu’à la fin de mes études. J’encadre d’autres jeunes maintenant. Je fais partie de 30 jeunes ambassadeurs qui exhortons les jeunes à se faire tester pour connaître leur statut », a témoigné Afazali. (Fin)