La Mission des Nations unies pour la stabilisation en RDC (Monusco) a facilité mercredi 5 juin 2024 le rapatriement de sept Rwandais dans leur pays d’origine.
Parmi ces rapatriés, on compte six ex-combattants des FDLR et une femme. Ils proviennent des territoires de Masisi et de Nyiragongo dans le Nord Kivu à l’Est de la RDC.
Les FDLR sont des rebelles extrémistes hutu rwandais présents dans l’est de la RDC depuis la fin du génocide des Tutsi du Rwanda en 1994 dont ils furent le fer de lance.
Le groupe est composé des anciennes Forces armées rwandaises (Ex-FAR) et des miliciens Interahamwe liés directement au génocide, de réfugiés rwandais ayant refusé de quitter la RDC et de leurs descendants.
Les FDLR combattent actuellement dans les rangs de l’armée congolaise dans la guerre contre le groupe armé M23 formé en 2012 pour défendre les droits des Tutsis congolais, y compris ceux qui sont massacrés en RDC à cause de leur faciès et les rescapés de ce nettoyage ethnique qui sont réfugiés dans les pays limitrophes.
La Monusco a annoncé avoir rapatrié ces six ex-combattants des FDLR à travers son programme de désarmement, démobilisation, rapatriement, réintégration et réinstallation(DDRRR) des groupes armés étrangers.
“Nord-Kivu: Le 5 juin, la section DDRRR de la MONUSCO a rapatrié six ex-combattants étrangers et une femme, venus de plusieurs localités de Masisi et de Nyiragongo. Ces derniers sortent du groupe FDLR/Foca et se sont volontairement rendus aux différentes bases de la MONUSCO”, indique la mission onusienne sur le réseau social x.
Ces ex-combattants qui ont accepté volontairement d’être rapatriés au Rwanda ont d’abord été accueillis dans un camp temporaire, avant d’être envoyés au centre de Mutobo situé au nord du Rwanda pour une formation qui doit les préparer à un retour à la vie civile.
Opposés au Président rwandais Paul Kagame, qui a pris le pouvoir à l’issue du génocide, les FDLR sont toujours considérés par Kigali comme une menace stratégique majeure et leur présence continue en RDC empoisonne les relations entre les deux pays voisins.
Les FDLR ont reconstitué des écoles militaires dans l’exil ; ils bénéficient d’une formation militaire, et comptent un nombre croissant de Congolais dans ses rangs.
Dès leur arrivée dans l’est du Congo en juillet 1994, les extrémistes Hutu en cavale ont commencé à exterminer les Tutsi congolais, à répandre leur idéologie génocidaire dans toute la région, et de nombreuses zones des provinces du Nord et du Sud-Kivu sont devenues inhabitables pour les Tutsi congolais.
Aujourd’hui, depuis leurs bases, les FDLR ont transmis leur vision du monde à une nouvelle génération. S’appuyant sur les tensions ethniques locales, endogènes et liées à une compétition territoriale, ils ont inculqué aux Congolais le mythe hamitique, c’est à dire l’idée d’un conflit régional entre peuples bantou (dans lesquels ils classent les Hutu et les autres tribus congolaises) et nilotiques (les Tutsi, les Banyamulenge et les Hema).
A ce jour, ils rêvent toujours de reconquérir le Rwanda, où ils comptent réinstaurer un régime d’apartheid semblable à celui qui existait avant 1994, et de parachever le génocide qu’ils avaient commis il y a trente ans. (Fin)