Mamadou N’diaye, Directeur Général de l’Agence Malienne de Promotion des Investissements.
Le Directeur Général l’Agence Malienne de Promotion des Investissements, Mamadou N’diaye (M.N.), a profité du Sommet des CEO de Kigali ce 16 Mai pour s’entretenir avec André Gakwaya de l’Agence Rwandaise de l’Information (ARI-RNA) et, partant, il a vanté le potentiel énorme du Mali qui a besoin d’informer et d’attirer des investisseurs dans les principaux secteurs du pays, comme l’agriculture, le coton, les minerais, l’énergie, etc. Lire son interview :
ARI- Le Mali apporte quoi à ce Forum ?
M.N. – On parle du Mali sous un aspect souvent catastrophique. Mais il faut savoir que le Mali est porteur d’un héritage millénaire dans le milieu des affaires en Afrique de l’Ouest. On ne parle pas aujourd’hui de la transformation de ces potentiels en investissements. Et si on est là, c’est pour montrer à la face du monde que quand on voit la position géographique du Mali, on le trouve aussi bien dans le Sahel d’Afrique de l’Ouest. Les crises arrivent et passent, mais la réalité du terrain est là. On ne peut se laisser enfermé dans la crise pour empêcher de développer tous ces potentiels de développement des affaires à une dimension intégrée. Nos économies ne sont pas viables. On a besoin d’avoir une dimension minimum pour être des économies d’échelle. Nonobstant ce qui se passe aujourd’hui, la Mali continue à poser les bases de cette intégration africaine.
ARI – Des investisseurs intéressés ?
M.N. – J’ai rencontré un investisseur canadien qui est dans l’énergie. Il est en train de construire une grande centrale électrique en RDC. Je lui dis qu’au Mali on dit que le Canada n’investit pas au Mali. Il me dit : « Mais quelqu’un qui investit en RDC, est-ce qu’il va avoir peur d’investir au Mali. Voilà le réflexe d’un bon investisseur ». Et les bons investisseurs ne s’attardent pas sur ça. Il y a aussi la diaspora africaine qui a besoin aujourd’hui de revenir en Afrique. Et sur ce plan, la géopolitique devient un atout pour nous. Le Mali est un pays qui inspire un peu la souveraineté. Et ça c’est une opportunité pour ouvrir la porte à la diaspora. Les opportunités d’investissement sont là. Il ne faut pas qu’on s’enferme dans les paradigmes négatifs. L’Afrique a de l’avenir. Nous avons une population encore très jeune, nous avons un monde qui est dans le digital, et le digital c’est d’abord la jeunesse, nous avons tout le potentiel, il suffit qu’on se mette ensemble pour faire des choses extraordinaires.
ARI – Le Mali combien d’habitants ?
M.N. – 25 millions. Et comme vous le savez au Mali on résonne en ouverture. Avec le Burkina et le Niger, ça fait 70 à 80 millions d’habitants. Avec un potentiel de 80 millions d’habitants, qui partageons la même réalité, c’est quand même viable. Lorsque je parle du Mali, je parle de tout ce Sahel-là.
ARI – Les secteurs d’investissement ?
M.N. – L’Agriculture d’abord. On est déjà le premier producteur de coton. Il n’y a que 5 % qui sont exploités. Et le Mali est connu comme un pays qui fait beaucoup de basin, le basin la valeur ajoutée c’est en Hollande et en Autriche. La valeur ajoutée n’est pas chez nous. On a le coton, la céréale, le bassin du Niger. Malgré qu’on est un pays continental, on a 43 millions d’hectares sur lesquels il y a à peine 10 % qui sont exploités. C’est un potentiel énorme et exploité qui doit être ouvert aux investisseurs maliens, africains et extérieurs. Et le bétail, c’est le deuxième cheptel africain après le Nigeria. On exporte du bétail alors qu’on importe du lait, de la viande, du cuir, il y a donc vraiment énormément de défis à relever.
ARI- Et les minerais ?
M.N.- Le Mali est 3ème producteur d’or, du lithium (4ème ou 5ème d’Afrique), l’hydrogène blanc…je ne parle pas de tout le reste : le manganèse, le fer, …qui ne sont pas exploités. L’or malien 90 % est exploité brut. Pas de raffinage. Et rappelez-vous que l’histoire dit que l’homme le plus riche de toute l’histoire du monde, c’est le Malien au 13ème siècle Kakou Moussa et il a amené des tonnes d’or en pèlerinage à la Mecque et le cours de l’or avait fléchi à cause de ce monsieur. Et donc la tradition du Mali est millénaire.
ARI- Est-ce que vous avez commencé à transformer l’or ?
M.N. – Non.