Kigali: Pour la première fois, l’Afrique accueille, du 25 au 27 novembre à Kigali, le Sommet mondial sur le genre, un événement qui vise à partager les meilleures pratiques et stimuler l’innovation afin d’accélérer les progrès en matière d’égalité des sexes.
Environ 200 délégations, chefs d’État, décideurs, représentants du monde universitaire et de la société civile sont attendus à Kigali pour échanger autour du thème central de cette 15ème édition du Sommet : « Éliminer les obstacles à l’égalité des sexes ». Le Rwanda est un pays modèle en matière d’égalité entre les sexes : les femmes comptent pour plus de la moitié de la population rwandaise, occupent 40% des portefeuilles ministériels et représentent plus de 60% des députés.
Quels leviers le gouvernement rwandais a-t-il utilisé pour favoriser l’épanouissement des femmes dans son propre pays ? Quelles mesures particulières a-t-il prises et comment la question du genre a-t-elle été inscrite dans les programmes gouvernementaux ? Les réponses à ces interrogations constitueront autant de pistes de réflexion pour les participants au Sommet, qui mettra l’accent sur les moyens permettant de créer un environnement juridique, réglementaire et institutionnel propice à l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes.
Plusieurs thématiques phares devraient dominer les débats au Sommet de Kigali, comme «la montée en puissance des financements innovants », « les mécanismes de promotion de la femme au sein de la société » ou encore « les contraintes qui affectent l’égalité des sexes ».
Parmi les contraintes identifiées figurent les inégalités des sexes, l’impunité, l’insuffisance d’appui institutionnel à la mise en place de programmes nationaux pour la promotion de l’égalité de genre et surtout l’ignorance des problèmes des femmes marginalisées, notamment les féminicides et violences sexuelles.
«Nous pensons que le Sommet sera l’occasion de partager les meilleures pratiques afin d’accélérer les progrès en matière d’égalité des sexes et d’autonomisation des femmes en Afrique et dans le monde», a déclaré, le mois dernier, Soline Nyirahabimana, ministre rwandaise du Genre et de la Promotion de la famille.
La Banque africaine de développement (BAD) a pris les devants, depuis plusieurs années, pour promouvoir l’égalité des sexes. L’institution a lancé ou soutenu de nombreuses initiatives pour combler le déficit de financement qui affecte les femmes en Afrique, à l’instar de l’initiative panafricaine de grande ampleur AFAWA («Affirmative Finance Action for Women in Africa»).
«C’est un moment historique pour l’Afrique et le monde. Les femmes seront au cœur du discours mondial, en tant qu’agents de changement. Nous devons saisir cette opportunité et en tirer profit pour un changement transformationnel à grande échelle», a indiqué Vanessa Moungar, directrice du département Genre, femmes et société civile de la Banque africaine de développement.
AFAWA a bénéficié d’un soutien de 251 millions de dollars américains de la part des chefs d’Etat du G7 et d’une allocation de 61,8 millions de dollars de plusieurs partenaires mondiaux de la Banque dans le cadre de l’initiative de financement en faveur des femmes entrepreneurs We-Fi.
«Le statu quo ne peut plus durer», avait alerté, en septembre 2018, le président de la Banque africaine de développement, Adesina Akinwumi, lors du lancement de la conférence FinDev Canada. « Aucun pays ne peut véritablement aller de l’avant au 21ème siècle s’il laisse de côté la moitié de ses talents», avait alors plaidé le président de la Banque. (Fin)