By Vicky Ford MP, Ministre pour l’Afrique, l’Amérique latine et les Caraïbes
Le 8 mars de chaque année, le monde célèbre la Journée internationale des femmes. Mais cette année nous devons faire beaucoup plus que célébrer les femmes et les filles. Nous devons briser les préjugés.
Ces deux dernières années nous ont montré à quel point cette action est essentielle.
Nous avons pu constater les effets dévastateurs de la COVID-19 sur les moyens de subsistance des femmes et sur l’accès à l’éducation, pour les garçons comme pour les filles. La perturbation des services de santé a entraîné une hausse soudaine du nombre de grossesses non désirées, d’avortements à risque ainsi que de la mortalité maternelle et des nouveau-nés. Pendant les confinements, nous avons constaté une hausse choquante de la violence commise contre les femmes et les filles.
Et pourtant, les femmes représentent la moitié de la population de la planète, la moitié du potentiel mondial.
Éduquer les filles, autonomiser les femmes et mettre fin à la violence commise contre les femmes et les enfants est un impératif moral universel. Il se répercutera positivement et directement sur l’économie, la santé et la sécurité mondiales, accélérant la croissance inclusive dans toute l’Afrique.
C’est la raison pour laquelle Liz Truss, Ministre britannique des Affaires étrangères, s’est engagée à placer les femmes et les filles au cœur de la politique étrangère de notre pays.
Mais nous n’y parviendrons pas seules.
Un effort conjoint des entreprises, des communautés, des citoyens et de la communauté internationale est nécessaire pour lutter contre la discrimination, la violence et les inégalités qui entravent le potentiel des femmes.
La COVID-19 est également responsable d’une augmentation spectaculaire du nombre de filles quittant l’école. À en croire la Banque mondiale, 2,6 millions de filles en Afrique risquent de ne pas y retourner. Au mois de janvier j’étais à Wakiso en Ouganda, où j’ai eu le plaisir de rencontrer les filles qui venaient juste de retourner à l’école Onwards&Upwards pour la première fois depuis près de deux ans. Constater leur propre ambition pour leur avenir est une vraie source d’inspiration.
Non seulement ne pas recevoir 12 années d’éducation de qualité nuit aux perspectives d’emploi des filles, mais cette lacune les rend aussi plus vulnérables au mariage précoce, à la violence familiale et à la violence en situation de conflit.
C’est la raison pour laquelle le gouvernement du Royaume-Uni a investi 430 millions GBP dans le Partenariat mondial pour l’éducation lors du Sommet mondial sur l’éducation coorganisé avec le Kenya l’an dernier, à Londres. Ensemble, nous avons collecté la somme sans précédent de 4 milliards USD au profit du Partenariat mondial pour l’éducation.
Le 7 mars 2022 nous avons lancé un nouveau programme pour aider un million d’adolescentes de pays comme le Nigeria à acquérir les connaissances et diplômes dont elles ont besoin pour travailler, entreprendre des projets et être indépendantes sur le plan économique.
Depuis 2010 et selon les estimations, les disparités entre les sexes sur le marché du travail auraient fait perdre quelque 95 milliards USD par an aux économies d’Afrique subsaharienne.
Quand les femmes travailleuses, dirigeantes et entrepreneures font l’objet d’investissements, tout le monde tire parti de leur indépendance économique. Le mois dernier au Nigeria, j’ai annoncé que le Royaume-Uni avait programmé une nouvelle aide en collaboration avec nos partenaires de la First Bank of Nigeria et de British International Investment (BII), pour aider les entrepreneures nigériennes à développer leurs entreprises.
La santé sexuelle et reproductive, les droits et l’accès aux services de santé contribuent aussi à l’autonomisation des femmes.
Les femmes et les filles sont les mieux placées pour être maîtresse de leur corps, choisir si et quand elles veulent être enceintes pour pouvoir terminer leur éducation, construire des moyens de subsistance et réaliser leur potentiel.
C’est pourquoi nous étendons à toute l’Afrique le programme Women’s Integrated SexualHealth (WISH) visant à renforcer le soutien aux services intégrés de santé et de droits sexuels et reproductifs (SDSR) pour permettre aux femmes en général et aux femmes handicapées en particulier, de réaliser leurs droits en matière de santé sexuelle et reproductive. J’ai été personnellement témoin de cet important travail l’an dernier au Sénégal, en visitant une clinique de santé dans un quartier de pêcheurs des environs de Dakar où j’ai rencontré de jeunes femmes bénéficiant de conseils de planning familial.
Nous exploiterons tous les leviers dont nous disposons pour donner aux femmes et aux filles les libertés dont elles ont besoin pour réussir, notamment en favorisant le leadership féminin et l’agentivité des femmes pour veiller à ce que nos voix soient entendues à tous les échelons, du niveau communautaire à celui des politiques nationales.
Mais ce ne sont pas les seuls endroits où nous voulons voir davantage de femmes. Le Royaume-Uni continuera de promouvoir la participation pleine, égale et significative des femmes à tous les efforts de paix, notamment en tant que médiatrices et négociatrices.
Nous œuvrons également avec nos partenaires pour améliorer l’autonomisation économique des femmes à travers des initiatives comme le programme MUVA au Mozambique, dans le cadre duquel le Royaume-Uni a recouru à des approches innovantes pour multiplier le nombre d’opportunités économiques pour 6 000 jeunes femmes passant de l’éducation au monde du travail.
Le changement climatique fait l’objet du même engagement. Comme convenu lors de la COP, nous travaillons avec nos partenaires pour intégrer l’égalité des sexes dans les politiques, projets et stratégies climatiques nationaux, mais aussi pour augmenter la participation et le leadership des femmes à tous les niveaux de l’action climatique.
D’excellents travaux sont en cours d’exécution. Mais malheureusement et malgré tous ces éléments, nous savons toutes et tous que les actes de violence commis contre les femmes continuent sous différentes formes.
La mutilation génitale féminine (MGF) compte parmi ces actes de violence. Au moins 200 millions de filles et de femmes vivant aujourd’hui ont été soumises à une MGF et d’ici à 2030, plus de 45 millions d’autres filles risquent de subir le même sort.
Le Royaume-Uni est fier de s’associer à des militantes communautaires, à des survivantes et mouvements africains pour mettre fin aux MGF, comme s’efforce de le faire la remarquable activiste Mama Iqbal que j’ai rencontrée l’an dernier au Soudan. Un travail comme le sien prouve que le changement est possible et heureusement, qu’il est en marche. Mais même si des milliers de communautés ont choisi d’abandonner cette pratique, la croissance démographique continue d’augmenter le nombre de filles victimes de MGF.
Cette année, le Royaume-Uni jouera un rôle de premier plan pour mettre fin à la violence commise contre les femmes et les filles, notamment en organisant une conférence internationale et en donnant l’impulsion vers un nouveau traité mondial visant à mettre fin au viol et à la violence sexuelle en temps de guerre.
Je suis personnellement déterminée à être témoin de la transformation des libertés des femmes et des filles, en travaillant avec nos partenaires de toute l’Afrique pour éduquer les filles, autonomiser les femmes sur les plans politique, social, économique et éradiquer la violence sexospécifique afin que les femmes et les filles puissent optimiser leur potentiel.
Voilà toutes les façons par lesquelles le gouvernement du Royaume-Uni entend #breakthebias, briser les préjugés en cette Journée internationale des femmes. Et vous, vous le ferez comment ?