Le Royaume du Maroc a pris très tôt et de manière proactive et anticipative la mesure du danger de l’extrémisme violent. Il a mis en place une stratégie multidimensionnelle et intégrée, dont l’axe le plus important est la prévention dans le strict respect de l’État de droit et des droits de l’Homme.
Cette stratégie globalequi qui consiste à combiner cinq piliers essentiels, comprend une refonte de la sphère religieuse ainsi que des mesures sécuritaires vigilantes et juridiques visant le renforcement des droits de l’homme et de l’état de droit , une coopération régionale et internationale, des politiques de lutte contre la radicalisation, qui privilégie le développement économique et humain.
A cet effet, la politique marocaine en matière de gestion des affaires religieuses est fondée sur le fait que le Chef de l’Etat, en tant que Commandeur des Croyants, dispose d’une légitimité qui se fonde sur un exercice du pouvoir depuis 12 siècles. Cette fonction a pour corollaire une fonction de préservation des constantes religieuses et de protection du libre exercice des cultes, sur la base des principes de l’Islam sunnite, modéré, tolérant et ouvert.
Ainsi le Maroc a opéré depuis 2008 une refonte du champ religieux afin de préserver le référentiel religieux du Maroc basé sur la modération, l’ouverture, la tolérance et de prémunir le Royaume contre l’extrémisme violent.
Cette refonte a été matérialisée par la rénovation des structures religieuses, la réforme des programmes d’enseignement religieux, la valorisation du rôle de la femme et la redéfinition du rôle des mosquées.
Sur le plan sécuritaire et juridique, la stratégie mise en place par le Maroc pour éradiquer ce fléau qui menace non seulement le Maroc, mais toute la région du Maghreb et du Sahel, se base sur la prévention d’actes malveillants, la vigilance et la veille.
Afin de concrétiser cette approche, une refonte de l’architecture de sécurité nationale a été adoptée afin de renforcer la gouvernance sécuritaire dans le respect des principes de la démocratie, des droits de l’homme et de l’état de droit.
A cet égard, le Maroc a mis sur pied le Bureau Central des Investigations Judiciaires (BCIJ) en Mars 2015. Cette structure est le fruit d’une coopération entre les Départements de l’Intérieur et de la Justice. Il a renforcé égalementson arsenal juridique, à travers les modifications apportées au Code pénal.
Cette restructuration a été conçue dans le cadre d’une approche basée en même temps sur le respect des droits de l’homme et la quiétude des citoyens, qui sont garantis par la Constitution de 2011, qui constitue une véritable Charte nationale des droits de l’homme, de la bonne gouvernance et du développement humain.
La prévention et la lutte contre l’extrémisme violent au Royaume du Maroc passe également par la promotion d’un développement humain solidaire, de manière à mettre en place des filets sociaux forts qui renforcent la résilience des catégories vulnérables face à la radicalisation.
Conscient du fait que la coopération internationale contre le terrorisme est unélément déterminantdans la lutte contre le terrorisme, le Maroc participe sur les plans régionaux et internationaux à la dissémination des bonnes pratiques en matière de lutte contre l’extrémisme violent.
Le Royaume a co-organisé avec les Etats-Unis d’Amérique le premier Policy Dialogue sur la Lutte contre l’Extrémisme Violent à Genève, le 4 Décembre 2015, qui a réuni pour la première fois la communauté diplomatique genevoise avec les think tanks internationaux actifs dans la recherche sur l’extrémisme violent.
En sa qualité de Co-Président du Forum Global pour la Lutte contre le Terrorisme (GCTF), le Maroc a développé avec les Pays-Bas le Mémorandum La Haye-Marrakech sur les Combattants Terroristes Etrangers (FTF). Ce mémorandum constitue un important outil mis à la disposition des Etats et regroupant les bonnes pratiques développées dans la gestion des FTF.
Le Royaume du Maroc et l’Union Européenne ont convenu également de mettre en place une initiative dans le cadre du GCTF portant sur « l’éducation pour prévenir et lutter contre l’extrémisme violent conduisant au terrorisme », dont l’annonce aura lieu, en mai 2023.