Tête-à-tête entre les Présidents Kagame(à gauche et au milieu) et Lourenço
Le Président rwandais Paul Kagame a rencontré ce lundi 11 mars 2024 à Luanda son homologue angolais João Lourenço, avec lequel il s’est déclaré en totale harmonie sur la nécessité de revitaliser les processus de Nairobi et de Luanda pour résoudre la crise sécuritaire à l’est de la RDC qui menace d’embraser la région.
« Les chefs d’État ont convenu des étapes clés pour s’attaquer aux causes profondes du conflit et de la nécessité de maintenir les processus de Luanda et de Nairobi pour parvenir à la paix et à la stabilité dans la région », indique la présidence rwandaise sur X, ex-Twitter.
La séance bilatérale de ce lundi 11 mars 2024 à Luanda est une conséquence du mini-sommet de l’Union Africaine tenu le 18 février dernier à Addis-Abeba en Ethiopie.
Ce mini-sommet prévoyait des rencontres bilatérales entre Félix Tshisekedi et le médiateur de l’Union Africaine João Lourenço d’une part, et entre ce dernier et Paul Kagame, d’autre part, afin de relancer les processus de Nairobi et de Luanda qui sont au point mort.
Le Président congolais Félix Tshisekedi a été reçu le 6 février 2024 à Luanda par son homologue angolais João Lourenço qui tente de maintenir un processus de dialogue entre la RDC et le Rwanda.
En pleine dégradation des relations diplomatiques entre le Rwanda et la RDC, la Communauté d’Afrique de l’Est a initié le processus de Nairobi en novembre 2022.
C’est l’une des deux initiatives récentes visant à résoudre la crise, l’autre étant le processus de Luanda. Les deux démarches sont différentes mais complémentaires.
Alors que le processus de Nairobi se focalise sur les groupes armés, celui de Luanda aborde les relations politiques entre la RDC et le Rwanda. Il fonctionne comme un rappel de l’accord-cadre de 2013 pour la paix, la sécurité et la coopération pour la RDC et la région, qui n’a pas été appliqué.
Le processus de Nairobi appelle à un cessez-le-feu immédiat, au rapatriement des groupes armés étrangers et au respect, par les groupes armés locaux, du nouveau programme de Désarmement, démobilisation, redressement communautaire et stabilisation.
L’Est de la RDC est plongé dans la violence depuis que le groupe rebelle M23 a relancé son offensive en mars 2022.
Défait en 2013, le M23, dont les combattants s’étaient réfugiés en Ouganda et au Rwanda, a repris les activités militaires en 2022, reprochant à Kinshasa le non-respect de ses engagements.
La résurgence du M23 a provoqué un regain de tension entre la RDC et le Rwanda. Kinshasa accuse Kigali de soutenir le M23. Des allégations qui ont toujours été rejetées par le Rwanda.
Le Rwanda accuse en retour la RDC voisine de collaborer avec le groupe rebelle FDLR ,-une milice extrémiste hutu liée directement au génocide des Tutsi du Rwanda en 1994-, qui rêve toujours de reconquérir le Rwanda par les armes.
Le M23 est né d’une mutinerie de soldats congolais, en majorité issus de l’ex-rébellion du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP). Les combattants du CNDP avaient été intégrés dans l’armée congolaise en 2009.
Le M23 est actif dans les territoires de Rutshuru, Masisi et Nyiragongo, proches de la ville de Goma qui est le chef-lieu de la Province du Nord-Kivu, frontalière du Rwanda.
L’avancée du groupe armé M23 vers Goma menace de déstabiliser davantage la région alors que de plus en plus d’acteurs étrangers s’immiscent dans le conflit. (Fin)