Les dirigeants de la CEEAC
Les Chefs d’État de la CEEAC (Communauté Economique des Etats d’Afrique Centrale) demandent aux autorités de la République Démocratique du Congo(RDC) et du Rwanda d’user des voies pacifiques pour résoudre leurs différends.
Les dirigeants des États d’Afrique centrale étaient réunis, samedi 25 février à Kinshasa en RDC. Autour d’un sommet ordinaire, ils ont appelé les Présidents Félix Tshisekedi de la RDC et Paul Kagame du Rwanda à privilégier le dialogue.
La déclaration finale du Sommet de Kinshasa exprime la solidarité de la Communauté envers les populations congolaises victimes de l’insécurité et invite les autorités de la RDC et du Rwanda à “privilégier les voies pacifiques pour résoudre leur différend”.
Les présidents de l’Angola et du Burundi, Joao Lourenço et Évariste Ndayishimiye, ont été appelés par le sommet à poursuivre leurs efforts de paix et de médiation pour une désescalade entre Kinshasa et Kigali.
Lors de ce sommet ordinaire de la CEEAC tenu à Kinshasa, Félix Tshisekedi a passé la main à son homologue gabonais Ali Bongo Ondimba à la tête de l’organisation sous-régionale, qu’il a présidée pendant un an.
Sur les 11 pays membres, 10 étaient physiquement représentés, dont sept par leur président. Le seul participant en visioconférence était le Rwanda, représenté par son ministre des Affaires étrangères Vincent Biruta.
Les tensions persistent entre les deux pays voisins en dépit des progrès réalisés ces derniers mois à la suite des pourparlers de paix en Angola et au Kenya.
La RDC accuse depuis 2022 le Rwanda de soutenir les rebelles du M23 (mouvement du 23 mars) auteurs d’une large offensive dans l’Est de la RDC. Mais ces accusations sont rejetées par le Rwanda.
Le gouvernement rwandais accuse pour sa part la RDC de soutenir les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) composés des ex-FAR/Interahamwe qui furent le fer de lance du génocide des Tutsi du Rwanda en 1994.
Depuis, les FDLR cherchent à reconquérir le pouvoir au Rwanda et à parachever le génocide en utilisant comme base arrière la RDC où ils se sont repliés après leur défaite en 1994.
La Communauté d’Afrique de l’Est a déployé des troupes de maintien de la paix à Goma et dans ses environs suite à l’avancée du M23.
Le M23 se bat principalement pour le retour dans leur pays de leurs proches qui croupissent dans des camps de réfugiés au Rwanda, en Ouganda et ailleurs dans la région depuis près de 30 ans.
Ils ont fui le nettoyage ethnique dont les Tutsi congolais sont victimes dans leur pays d’origine, la RDC, avec la complaisance et la complicité du gouvernement congolais.
La partie orientale de la RDC, qui borde le Rwanda, l’Ouganda et le Burundi, héberge 180 groupes armés illégaux, nationaux et étrangers, dont les FDLR et le M23 qui sont au cœur des tensions entre Kigali et Kinshasa. (Fin)