Photo groupe de certains des membres du Barreau du Rwanda.
Vingt-six femmes avocates et cinq hommes avocats du Barreau du Rwanda défendront 49 dossiers liés aux violences contre la femme dans 14 districts du pays, et cet appui constitue une aide juridique octroyée par les femmes avocates aux victimes des violences basées sur le genre. Ceci se fait à l’occasion de la Journée Internationale de la Femme commémorée chaque 08 Mars.
Nous lançons aujourd’hui le programme d’une aide juridique pendant une semaine. Cette aide est une initiative des femmes avocates membres du Barreau du Rwanda et du Réseau Internationale des Femmes Avocates, RIFAV en sigle. Le même appui se poursuivra après cette semaine et se focalisera sur la partie civile », a indiqué le Secrétaire exécutif du Barreau du Rwanda, Libéral Majyambere.
Le Secrétaire exécutif du Barreau du Rwanda, Libéral Majyambere.
Les 14 districts où se rendront pendant une semaine les 31 avocats du Barreau du Rwanda sont : Huye ; Rutsiro ; Burera ; Kirehe ; Gisagara ; Rusizi ; Nyamasheke ; Nyabihu ; Ngororero ; Gicumbi ; Ruhango ; Karongi ; et Musanze.
Le Secrétaire exécutif du Barreau du Rwanda a rappelé qu’au cours de cette semaine, des émissions passeront sur les radios et télévisions du pays, jusqu’aux conférences qui seront organisées dans diverses prisons.
Le Barreau du Rwanda recevra aussi les questions des habitants ayant trait aux lois en vigueur au Rwanda.
Pour Me Céline Karugu du Barreau du Rwanda, il importe que les 300 femmes avocates du Rwanda réalisent une initiative visible en rapport avec la Journée Internationale de la Femme.
« Nous voulons apporter notre contribution substantielle. Dès demain, des femmes avocates de différentes régions vont défendre les victimes des violences liées au genre. Nous montrerons des lois à reformer. Nous avons étudié le droit. Nous commencerons par les prisons pour enseigner les lois. Nous le ferons dans les radions et les télévisions. Au Barreau, dès 1997, chaque Vendredi, nous recevions gratuitement par rotation des gens incapables de payer leurs avocats pour les défendre. Nous prenions l’initiative d’assurer leur défense. Nous voulons ainsi informer les populations sur ces initiatives toujours en vigueur », a-t-elle fait remarquer.
Elle a rappelé le rôle de RIFAV né au Rwanda, et qui regroupe les pays francophones et anglophones.
L’objectif de RIFAV est de faire la promotion de la femme avocate, en renforçant ses capacités par des formations afin de rendre l’avocate rwandaise plus compétitive dans diverses professions.
« Nous donnons notre contribution pour des plaidoyers afin de réformer les lois qui ne sont plus en harmonie avec une société toujours en mutations. Nous donnons des propositions pour corriger et améliorer les lois. C’est ce que nous faisons notamment pour la loi sur la succession. Bref RIFAV réalise une formation continue au niveau des lois, de l’expertise, et de la discipline. RIFAV est un partenaire pour construire les capacités de tous les avocats dans de nombreuses et diverses formations », a poursuivi Me Céline Karugu.
L’on doit souligner enfin que les femmes avocates du Barreau du Rwanda font partie du Task Force sur la médiation. Elles donnent des idées au niveau de la réforme des lois en matière de la médiation.
« Nous voulons sensibiliser les populations sur la médiation, qui est une discipline académique préparant les gens à être des médiateurs. Nous descendrons dans les districts pour que les gens nous connaissent, et soient informés des avantages de régler les problèmes par la médiation. Le médiateur amène les personnes en conflit à se trouver entre eux-mêmes des réponses pour aplanir leur différend, au lieu d’aller s’attarder des années devant les tribunaux. La médiation résout le différend en évitant le cercle vicieux et infernal de la haine. La médiation permet d’approcher et de réconcilier des gens qui travaillent ensemble comme de bons partenaires utiles l’un à l’autre », a fait remarquer Me Ghislaine Niyongira du Barreau du Rwanda aussi.
Le Barreau du Rwanda compte 1300 avocats dont 300 sont des femmes. (A suivre…)