By Esther N’sapu*
C’est dans une ambiance de joie et de gaieté que la huitième édition du festival « Amani » (« paix » en Kiswahili) a eu lieu du 4 au 6 février à Goma, dans la province du Nord-Kivu, à l’Est de la République démocratique du Congo. Un festival international de danse et de musique pour la paix dans la région des Grands Lacs.
D’après Guillaume Bisimwa, directeur du festival Amani, le but de cet évènement est de faire de la culture un élément fédérateur autour de la paix, de la cohabitation et du vivre ensemble.
Pendant trois jours, les festivaliers venus de toute la région des Grands Lacs ont répondu présents à ce grand rendez-vous culturel qui vise à montrer au monde entier que le Nord-Kivu et la région des Grands Lacs ne sont pas que des terres de massacre, de viols et de pillages, mais aussi une terre de culture et d’espoir où la paix est possible.
Cette année, le podium du festival Amani a reçu de grands artistes internationaux, nationaux et locaux pour faire la promotion de la paix dans la région. Parmi eux, des artistes tels que Roga Roga et son orchestre Extra Musica Zangul de Brazzaville, Aslay de la Tanzanie, Robinio Mundibu, Mohombi et surtout Ngoma Ambassador de la ville touristique de Goma et le groupe SLM de Beni se sont produits.
C’était une opportunité non seulement pour des jeunes entrepreneurs de faire découvrir leurs projets dans le cadre du festival et pour d’autres d’exprimer leur talent à travers l’art.
Les artistes présents à ce rendez-vous ont eu l’occasion de faire chanter et danser les festivaliers tout en appelant à l’unité et à la cohabitation pacifique des habitants de la région des Grands Lacs.
Après une année d’absence suite à la Covid-19, cet évènement annuel a permis aux habitants de la ville de Goma et plus généralement à la population du Kivu mais aussi des pays frontaliers de se reconnecter à travers la musique et la danse.
Rallumer l’espoir que la paix est possible à l’Est de la RDC et dans la région des Grands Lacs
Chaque année le festival accueille des festivaliers et des jeunes bénévoles venus des pays voisins (Rwanda, Burundi, etc.) bien que cette année ils aient été moins nombreux à traverser les frontières à cause des contraintes liées à la Covid-19.
« Je suis contente de participer enfin à ce festival pour la paix. Je me sens chez moi lorsque je vois les Congolais et les étrangers danser pour le retour de paix dans la région des Grands Lacs. Je viens de Gisenyi au Rwanda et cela me fait du bien de me retrouver parmi nos voisins Congolais pour un but commun », a déclaré Bythia à ONU Info.
Le Festival Amani s’est déroulé une nouvelle fois dans un contexte difficile marqué par l’insécurité, les exactions des Forces démocratiques alliées (ADF) à Beni au Nord-Kivu et dans les villages environnants qui continuent à faire des victimes chaque jour au sein des populations civiles.
Des massacres récurrents ont aussi eu lieu en Ituri dont le dernier en date le 1er février dernier s’est soldé par le massacre d’au moins 50 personnes, hommes, femmes et enfants dans un site pour déplacés par une milice communautaire appelée CODECO et cela malgré l’état d’urgence dans ces deux provinces.
Malgré ce contexte, des organisations de la société civile ont organisé des manifestations en faveur de la paix tout en dénonçant l’insécurité. Bien que ce festival ne puisse à lui seul ramener la paix, en accueillant plus de 30.000 festivaliers sur trois jours, il rallume l’espoir que la paix est possible à l’Est de la République démocratique du Congo et dans la région des Grands Lacs. (Fin).
* Ce reportage a été réalisé par Esther N’sapu, correspondante d’ONU Info en RDC