L’accident mortel a été provoqué par le feu de gaz de cuisine dimanche dans la nuit dans une famille de réfugiés burundais. Un enfant est décédé sur place alors que sa mère et son grand frère ont été grièvement blessés.
Selon le Collectif SOS Médias Burundi qui livre cette information, l’incident a surpris une maman plongée à peine inconsciemment dans un sommeil pas profond alors qu’elle cuisinait dans sa chambre, d’après les témoignages des voisins qui ont appelé au secours.
« On a entendu un bruit inhabituel dans une maison du village 19. C’est là qu’on a compris que quelque chose se passait à l’intérieur. Alors, deux jeunes hommes congolais sont intervenus et ont défoncé la fenêtre pour s’y introduire », racontent des voisins.
Et de regretter qu’ils ont découvert une scène macabre. « Un nourrisson de neuf mois était déjà calciné. Sa mère et son frère ont été grièvement blessés. Le matelas sur lequel ils s’allongeaient, les habits, le lit…tout ce qui se trouvait dans la chambre brûlait. Alors, on a secouru la mère et le frère, et la victime a été placée dans la morgue du camp », disent-ils, rappelant que le secours n’a pas été facile comme les portes de la maison s’étaient déjà bloquées.
On a appris que les blessés ont été évacués à l’hôpital militaire de Kanombe à Kigali pour des soins intensifs, ce lundi. Ils avaient passé la nuit aux urgences à l’hôpital régional de Kirehe, un district de la province de l’Est où est installé le camp de Mahama.
Les réfugiés du village 19 qui ont assisté à la scène sont traumatisés. « Nous sommes dépassés et ne parvenons pas à nous défaire des images qu’on a vues. Ces gaz vont emporter nos vies car les bouteilles sont vieilles surtout leurs couvercles. Nous demandons urgemment au HCR de pouvoir les renouveler. Et puis comme plusieurs adultes ici vont dans des travaux journaliers à l’extérieur du camp et que ce sont les enfants qui font la cuisine, nous sommes vraiment inquiets », font-ils savoir.
Ils exigent aussi qu’il y ait plus d’extincteurs. «Au moins un par communauté de cinq maisons, d’autres placées dans les coins de chaque rue et des secouristes entraînés dans chaque village pour éviter le pire », souhaitent des réfugiés qui se sont confiés à SOS Médias Burundi.
En 2023, un tel incident s’est produit dans ce camp mais n’a pas fait de morts sauf des blessés graves. Ce lundi, toute l’administration et des humanitaires du camp ont été mobilisés pour rappeler aux occupants de Mahama les règles et risques d’usage des gaz de cuisine qui sont les seuls combustibles utilisés dans ce camp. La famille de la victime demande une aide d’urgence d’autant plus que tout ce qui se trouvait dans la maison a été englouti par le feu.
Le camp de Mahama abrite plus de 63.000 réfugiés dont plus de 40.000 Burundais, le reste étant des Congolais. (Fin)