Kigali: Gervais Barorubwami, pasteur de l’église «Bethany Holy Church », est détenu au cachot du service national de renseignements à Bujumbura depuis le 27 janvier dernier.
Selon le Collectif SOS Médias Burundi qui livre cette information, les proches du pasteur accusent le maire de la ville de Bujumbura d’avoir ordonné son arrestation. Mais des sources proches du dossier affirment qu’il vit au Burundi sans visa d’établissement. Il a été interpellé en pleine réunion que les renseignements et que la police qualifient de «clandestine ».
Suite aux conflits internes, il avait déménagé vers le quartier de Ruziba en zone voisine de Kanyosha avec une partie des fidèles. Le maire de la ville de Bujumbura, Freddy Mbonimpa qui fût membre de son église est soupçonné d’avoir ordonné l’interpellation de «l’homme de Dieu». Selon des fidèles, avant de partir avec une partie de membres de la congrégation, il aurait tenté de s’approprier la parcelle qui servait de local de l’église.
Depuis son arrestation, il est incarcéré dans les cachots des renseignements dans la capitale économique Bujumbura. Il aurait été torturé selon un fidèle de son église qui a témoigné à SOS Médias Burundi.
«Il est accusé d’espionner pour le Rwanda par le service national de renseignements. Il a été menacé à plusieurs reprises. Certains fidèles de son église ont été sommés de la quitter », dénonce un autre fidèle.
Lors de son arrestation, Gervais Barorubwami était avec une quinzaine de pasteurs dans une réunion dans un hôtel en mairie de Bujumbura. «Ils ont été accusés de tenir une réunion clandestine. Une employée de l’hôtel qui leur avait loué la salle a également été appréhendée. Les autres pasteurs ont été libérés », fait savoir une source proche du dossier.
Le pasteur Barorubwami résiderait au Burundi sans visa ni passeport, selon des sources proches du service national de renseignements.
Plusieurs pasteurs de nationalité rwandaise ont été refoulés du Burundi depuis 2015, quand les relations entre les deux pays ont commencé à se détériorer. Mais des observateurs indiquent que la plupart d’entre eux étaient «des escrocs qui se cachent derrière la parole de Dieu et des révélations pour arnaquer des chrétiens ».
Gervais Barorubwami, communément connu comme «apôtre Gervais » pourrait être refoulé d’un moment à l’autre d’après des sources concordantes.
Le maire de la ville de Bujumbura affirme avoir quitté l’église Bethany Holy Church en 2013 et que son départ a été rendu public. «Apôtre Gervais ne se présente même pas dans des réunions que j’organise à l’endroit des pasteurs, encore moins dans nos croisades », clarifie M. Mbonimpa qui dit ne pas avoir de nouvelles depuis quelques années du pasteur dont il est accusé avoir ordonné l’arrestation. (Fin)