Des réfugiés devant une structure sanitaire au camp de Meheba en Zambie, janvier 2024
La police zambienne a arrêté un réfugié rwandais au camp de Meheba pour s’être arrogé le droit d’exiger de l’argent pour faire une liste d’une probable assistance aux démunis.
D’après le Collectif SOS Médias Burundi qui livre cette information, il se prénomme Bosco et a fui son pays en 1994. Il habite sur la route numéro 36 au camp de Meheba.
Il a engagé deux employés pour l’aider à faire une liste de ceux qu’il qualifie plus vulnérables que les autres « à la demande du président du camp », selon lui.
Ce qui a inquiété les gens, affirment des réfugiés, c’est le fait d’exiger une somme d’argent à quiconque veut s’enregistrer.
« Comment est-ce qu’un vulnérable peut avoir de l’argent pour se payer une place sur une liste alors que la liste en question vise à l’aider ! Cela nous a semblé bizarre, raison pour laquelle nous avons alerté la police », disent les sources contactées par SOS Médias Burundi.
Quand la police a fait irruption, l’activité était au quatrième jour et plusieurs centaines de personnes s’étaient déjà fait enregistrer, apprend-on.
« Les plus ciblés étaient des agriculteurs qui n’ont pas eu de bonnes récoltes à cause de la sécheresse qui sévit en Zambie, donc beaucoup de gens ont afflué, les uns donnant des pots-de-vin pour se retrouver sur la liste », indiquent des réfugiés burundais.
Quand le président du camp a signifié à la police qu’il n’a demandé à personne une quelconque tâche de constituer des listes, Bosco a été embarqué et conduit dans un cachot de la police en dehors du camp.
Les réfugiés dépouillés de leur argent voulaient se faire justice.
« N’eut été l’intervention de la police, les gens allaient en finir avec lui. Il lui a été exigé de s’excuser, de demander pardon publiquement et de payer toute la somme encaissée », affirme un témoin sur place.
Les leaders des zones des routes 34 et 36 demandent aux occupants de ce camp plus de vigilance pour éviter de tomber dans de pareils pièges d’escroquerie.
« Si on a une activité quelconque, on fait des affiches et on circule dans le camp avec des mégaphones pour sensibiliser tout le monde. Alors, soyez vigilants et alertez l’administration sur ce genre de comportement malsain », ont-ils conseillé.
Le suspect, réfugié rwandais, a fui son pays en 1994 lors du génocide des Tutsis, le dernier du XXe siècle. Les trois quarts de la population Tutsie ont été victimes de cette barbarie humaine qui a fait plus d’un million de morts.
Le camp de Meheba compte plus de 27.000 réfugiés dont 3 000 Burundais. (Fin)