Une infine partie du carburant du vendeur André Ndayambaje saisie par la police à Nyamitanga avant que le propriétaire n’aille se pendre ( SOS Médias Burundi)
André Ndayambaje, 35 ans, de la localité de Nyamitanga en commune de Buganda dans la province de Cibitoke (nord-ouest du Burundi) s’est suicidé après la saisie de son carburant par la police locale.
D’après le Collectif SOS Médias Burundi qui livre cette information, la police locale dit procéder aux saisies du carburant que les trafiquants font entrer en provenance de la RDC voisine dans le but d’éviter des accidents dont les incendies.
André Ndayambaje résidait à la transversale 1, dans la localité de Nyamitanga, en commune de Buganda. Ce commerçant transfrontalier s’était lancé dans la vente du carburant depuis des mois. Comme beaucoup d’autres vendeurs clandestins de carburant, il s’approvisionnait de l’autre côté de la rivière Rusizi (séparant la RDC et le Burundi) dans la province du Sud-Kivu, frontalière avec le Burundi.
La police a procédé à la saisie de plusieurs quantités d’essence et de gasoil à Nyamitanga, une localité devenue un rempart pour non seulement les chauffeurs de Cibitoke mais également pour ceux de la ville commerciale Bujumbura.
Selon des témoins oculaires de cette opération policière, André Ndayambaje a perdu 100 bidons-essence et gasoil confondus.
« Après la saisie de son carburant, André s’est précipité à son domicile. Il a pris une corde et est allé se pendre sur un arbre non loin de sa maison », déplorent des voisins de ce père de trois enfants.
Le commissaire provincial de police a confirmé à SOS Médias Burundi la mort de ce commerçant. Le colonel de police Jacques Nijimbere dit que la police saisit le carburant importé clandestinement depuis le Congo afin d’éviter des accidents dont les incendies dans les ménages car il est conservé dans les maisons.
Depuis le début de cette semaine, la police locale annonce avoir mis la main sur plus de mille bidons de carburant.
Mais un octogénaire qui a témoigné sous couvert d’anonymat a accusé les agents de la PNB (Police nationale du Burundi) de « revendre ce carburant à des prix exorbitants et ne pas verser l’argent issu de cette vente dans le trésor public ».
« Il est inacceptable que la police s’en prenne à des vendeurs de carburant alors que le gouvernement peine à le rendre disponible. Même des officiels de Bujumbura (capitale économique où sont concentrées les agences des Nations-Unies et l’administration centrale) ne cessent de venir s’approvisionner ici», disent des résidents de Nyamitanga qui estiment que les trafiquants de carburant ces jours-ci devraient plutôt être considérés comme des « héros et sauveurs ». (Fin)