Edouard Bamporiki durant sa comparution
La Haute Cour rendra lundi 16 janvier son verdict dans le procès en appel de l’ancien Secrétaire d’État chargé de la jeunesse et la Culture, Edouard Bamporiki.
Le tribunal intermédiaire de Nyarugenge, qui a entendu l’affaire en première instance, l’a reconnu coupable d’acquisition frauduleuse d’un bien d’autrui et d’abus de pouvoir que lui confère la loi.
L’homme d’Etat rwandais a ainsi été condamné à quatre ans de prison et à une amende de 60 millions Frw. Dans ses attendus, le tribunal dit avoir “pris en compte le fait que Bamporiki avait reconnu son délit et demandé pardon”.
Cependant, Edouard Bamporiki a fait appel du verdict devant la Haute Cour. Il a affirmé que les procureurs n’ont pas expliqué comment il a abusé de l’autorité que lui conférait la loi. Il a demandé aux juges d’abandonner cette charge particulière contre lui.
En plus de cela, son avocat Jean-Baptiste Habyarimana a requis une peine avec sursis pour l’accusation d’acquisition frauduleuse d’un bien d’autrui, pour laquelle son client a plaidé coupable.
Maître Jean-Baptiste Habyarimana a également demandé la réduction de l’amende de 60 millions Frw infligée à son client, affirmant que cela n’est pas justifiable compte tenu de la nature des crimes et de ce que prévoit la loi. Pour lui, l’amende aurait plutôt dû être de 30 millions de Frw.
Edouard Bamporiki est accusé d’avoir reçu cinq millions de francs rwandais (environ 4.800 euros) de la part d’un homme d’affaires pour avoir facilité la réouverture de son usine après qu’elle eut été fermée par les autorités municipales de Kigali.
Au cours du processus d’enquête et de poursuites, Bamporiki n’a jamais été détenu. Il est en résidence surveillée depuis qu’il a été renvoyé du gouvernement par le président Paul Kagame afin de permettre l’enquête sur les accusations dont il faisait l’objet.
Cependant, si la Haute Cour décide de ne pas lui infliger la peine avec sursis qu’il a demandée, il se dirigera vers la prison.
Ancien acteur, il a accédé à la notoriété dans son pays en jouant dans des films sur le thème du génocide de 1994. Il a également été réalisateur. Élu député en 2013, il est nommé au gouvernement six mois plus tard.
Le Président Kagame, qui dirige le Rwanda depuis 1994, a rejeté les excuses publiques de M. Bamporiki, envoyant au contraire un avertissement à ceux qui seraient tentés par la corruption.
“Mal agir sans cesse et demander pardon ! C’est tout Bamporiki. Il y en a d’autres comme lui. Tout le monde peut commettre une infraction. Mais il est aussi possible d’éviter d’en commettre. Et la sanction peut y aider”, a écrit M. Kagame sur Twitter. (Fin)