Des membres de la délégation qui s’est rendue à Mahama
Les diplomates accrédités à Kigali (capitale du Rwanda) veulent compatir avec les réfugiés. Ils ont rendu visite la semaine passée aux réfugiés du camp de Mahama.
Les diplomates voulaient plus entendre des Congolais, qui ont récemment fui leur pays suite aux hostilités qui se déroulent dans l’est du vaste pays de l’Afrique centrale. Ces derniers plaident pour leurs compatriotes Tutsis dans les deux Kivu, selon le Collectif SOS Médias Burundi qui a réalisé ce dossier.
La délégation était constituée de diplomates, d’ambassadeurs, de chefs de missions consulaires ainsi que de représentants des agences Onusiennes et d’ONGs internationales. L’objectif était de s’enquérir de la situation des réfugiés vivant au Rwanda.
Le choix du champ de Mahama a été guidé par le fait que ce camp abrite des réfugiés en provenance de deux pays, le Burundi et la RDC.
“Sur plus d’une centaine de représentants des réfugiés, les Burundais étaient moins de dix alors que la communauté burundaise constitue plus de 90% des occupants dudit camp. Les Congolais étaient au courant de la visite et avaient préparé à l’avance leurs doléances”, affirment certains des participants à la rencontre, “ce qui veut dire qu’ils voulaient s’entretenir plus avec des Congolais”, ajoutent-ils.
Les Congolais ont plaidé pour leurs compatriotes Tutsis qui sont restés dans les provinces du Nord-Kivu et Sud-Kivu.
“Nous nous inquiétons du génocide qui se commet à l’Est de la RDC et qui est perpétré par des génocidaires qui ont fui le Rwanda. En Ituri, dans le Masisi, dans les hauts plateaux de Mulenge, ce sont des tueries qui se font sans le moindre geste de protection du gouvernement. Nous, nous sommes parvenus à fuir mais nos compatriotes meurent comme des serpents. Portez leur voix à la communauté internationale”, ont-ils notamment indiqué.
La déléguée de ces diplomates Johanna Teague, ambassadrice de Suède au Rwanda a souligné que “la crise à l’Est de la RDC est connue” et que “ces diplomates vont porter la voix des réfugiés au niveau des Nations-Unies “.
Revenant sur les conditions de vie au camp, les réfugiés ont évoqué la cherté de la vie, la hausse des prix des denrées alimentaires, le problème de prise en charge médicale, la réduction de la quantité de la ration alimentaire et bien d’autres défis auxquels ils font face.
La ministre en charge de la gestion des catastrophes et des réfugiés, Kayisire Marie Solange, a répondu que le pays essaie de prendre en charge tous les réfugiés mais que des fois, “les moyens font défaut du moment que le pays continue d’accueillir des demandeurs d’asile en provenance du Burundi et de la RDC”.
Cependant, elle a rassuré que “les besoins primaires et vitaux seront toujours couverts et surtout la sécurité que vous êtes venus chercher ici”.
Le camp de Mahama compte plus 58.000 réfugiés dont plus de 40.000 Burundais, le reste étant des Congolais, essentiellement en provenance de Masisi et Mulenge, respectivement dans le Nord-Kivu et le Sud-Kivu. (Fin)