Une maison de réfugiés démolie par la police malawite à la recherche des criminels dans le camp de Dzaleka © SOS Médias Burundi
Un vol à main armée a été perpétré dans la nuit de mardi au camp de réfugiés de Dzaleka, situé dans le district de Dowa, au centre du Malawi.
La victime, un réfugié rwandais connu sous le prénom de Cassien, a été dépouillée de plus de 800.000 kwachas malawites (MWK) par des individus armés non identifiés.
Selon ses voisins, les assaillants – dont certains portaient des tenues semblables à celles de la police – l’ont surpris à son domicile peu après son retour du marché, un jour particulièrement fréquenté en raison de son activité de boucher dans la zone de Blantyre, l’une des plus peuplées du camp.
Selon le Collectif SOS Médias Burundi qui livre cette information, des coups de feu ont été tirés avant que les assaillants ne prennent la fuite avec la somme d’argent.
Plusieurs réfugiés pointent du doigt une complicité ou une passivité des forces de l’ordre, notant l’absence totale d’intervention de la police, comme ce fut également le cas lors d’autres actes similaires signalés ces dernières semaines dans d’autres quartiers du camp.
Ce nouvel incident survient dans un contexte de hausse inquiétante de la criminalité à Dzaleka. Depuis la suspension, en mars dernier, des gardiens civils qui assistaient la police dans les patrouilles nocturnes, au moins seize ménages ont été attaqués par des bandits armés dans plusieurs zones, notamment Koronga I, Blantyre, Kawale I et Dzaleka Centre.
« Comment dix policiers peuvent-ils assurer la sécurité d’un camp aussi vaste, divisé en au moins sept zones ? », s’interroge un habitant. D’autres estiment que certains anciens gardiens ou policiers mécontents pourraient être impliqués, notamment en raison de salaires impayés au moment de leur suspension.
À noter que ce n’est pas la première fois que de tels actes sont rapportés. Fin mars, SOS Médias Burundi alertait déjà sur une série de vols à main armée dans le camp dans un article intitulé : « Malawi – Dzaleka : Vols à main armée dans le camp de réfugiés, colère et soupçons de complicité. »
Le camp de Dzaleka abrite actuellement plus de 50.000 réfugiés, dont plus de 11.000 Burundais. (Fin)