Dr Solange Uwituze, DG adjointe de RAB en charge des Ressources Animales
En date du 1er Juin 2023 à Kigali, lors de la Célébration de la Journée Mondiale du Lait, une conférence a été organisée pour 300 participants prestant dans la production et la transformation du lait en divers produits.
Étaient présents des délégués de la Fédération Internationale du Lait (IDF) basée en Belgique. Ils étaient conduits par leur Directrice Générale, Caroline Edmond.
La branche IDF du Rwanda s’est réjouie des efforts réalisés dans la production et la qualité du lait. Elle a promis de faire plus pour apprendre et faire avancer ce secteur en partenariat avec les différents membres de IDF.
La DG de l’IDF, Caroline Edmond, s’est réjouie de l’adhésion du Rwanda comme premier pays africain à faire partie de cette organisation. Elle a promis son appui aux éleveurs rwandais.
Pour la DG adjoint de RAB en charge des Ressources Animales, Dr Solange Uwituze, le Rwanda tirera des avantages en connaissances pour son adhésion à IDF.
« La Journée Mondiale du Lait a été instaurée par la FAO en 2001, en plus de la Journée Mondiale de l’Alimentation/World Food Day (WFD). C’était dans le but d’éveiller le monde à consommer plus de lait. Car, le lait est le seul aliment capable de nourrir le bébé et le veau et de les faire grandir sans le lait de la mère.
Le lait et l’œuf sont les meilleurs aliments », a-t-elle indiqué.
Le Rwanda comptait 1 517 000 vaches en 2022
Dr Uwituze a rappelé que le Rwanda a introduit un programme de servir du lait aux élèves du primaire et du secondaire dans les écoles. Ce qui constitue une excellente initiative pour la bonne santé, la croissance et les bons des enfants.
Avec les Centres de Collectes du Lait ou Milk Collect Centres (MCC), les écoles et les crèches ou ECD (Centres de développement de la petite enfance) peuvent acheter du lait à ces MCC à un prix abordable qui ne comprend pas le prix des emballages de lait de la compagnie Inyange. En 2022, le Rwanda comptait 1 517 000 vaches, dont 88 % sont des vaches laitières. Le programme Girinka (Une Vache par Ménage) initié en 2006, s’était fixé l’objectif de donner 350 mille vaches aux familles plus nécessiteuses.
« Ce programme a été atteint à 75 % lors de sa clôture. Mais il a été établi que jusqu’à présent, 436 mille vaches ont été données dans le cadre de cette initiative présidentielle. Dans le cadre de la première phase de la Stratégie nationale de Transformation économique (NST1), il a été prévu de donner 189 mille vaches. L’évaluation réalisée après une année a confirmé que ce programme est atteint à 70 %. Les vaches octroyées au cours de la présente année ne sont pas incluses dans cette évaluation. Il est évident que ce programme dépassera ses attentes », a encore relevé la DG de RAB.
Interrogée sur la productivité laitière de la vache rwandaise, Dr Uwituze répond que la vache donne du lait selon l’alimentation et l’eau qu’on lui offre.
« Une vache qui donne 30 litres de lait doit avoir consommé au moins 120 litres d’eau. Le problème est que la vache du Rwanda doit parcourir une longue distance pour atteindre son abreuvoir. Au retour, la bête a déjà soif et ne peut fournir la quantité de lait escomptée. En plus de l’eau, la vache doit bénéficier d’herbes suffisantes et riches. Une vache dans de bonnes conditions est productive quand son étable est bien entretenue, sans boue, et elle fournit aussi du fumier. Nous voulons avoir des vaches plus productives et plus rentables. Nous avons commencé à élever des vaches à chair à Gako (Bugesera », afirme la DG adjointe de RAB.
Au Rwanda, une personne consomme en moyenne 72 litres de lait par an. C’est peu encore. La moyenne souhaitée au Sud du Sahara devrait atteindre 125 litres par personne et par an. Mais l’OMS établit une consommation de 250 litres par personne et par an. Seuls les USA et l’Europe du Nord ont atteint ces normes qui incluent la consommation de lait sous forme de fromages et d’autres dérivés.
Le Rwanda recourt à des formateurs encadreurs pour renforcer les éleveurs dans l’entretien de la vache, par des herbes qui nourrissent la vache pour plus de lait. Un formateur encadre l’éleveur depuis la jeune génisse, jusqu’à ce qu’elle ait un veau. Un éleveur confirmé est celui qui a formé 25 éleveurs.
Le constat est qu’il s’impose aussi d’harmoniser les prix des semences des herbes de qualité que broute la vache. RAB devrait s’imposer comme régulateur des prix, et non pas agir comme vendeur.
Si un Rwandais veut consommer 125 litres de lait par an, il faudra produire plus de lait, donner plus d’eau à la vache, réduire sa distance de l’étable à l’abreuvoir, fournir des aliments riches, lutter contre les tiques et autres maladies, élever la vache dans l’étable, cultiver des aliments pour approvisionner le bétail.
Aujourd’hui, le Rwanda totalise 8750 formateurs encadreurs des éleveurs regroupés en associations d’éleveurs qui ont aidé à augmenter la production du lait dans le pays. Le Rwanda a construit 132 centres de collecte de lait et 100 autres petits MCC. L’association des éleveurs (RNDP) a érigé 100 autres MCC.
« En général, RNDP vend du lait de qualité, forme des leveurs. Il est actif dans 14 districts. Nous menons des contacts avec le IFAD pour obtenir un appui et installer RNDP dans 25 districts, », a dit Dr Uwituze. (Fin)