Alors que la République démocratique du Congo se prépare à tenir des élections présidentielle, législatives et provinciales le 30 décembre, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a appelé vendredi à garantir un environnement exempt de violences.
Le chef de l’ONU a lancé cet appel aux autorités de la RDC, aux dirigeants politiques de tous bords, à la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et à la société civile, afin que tous les électeurs éligibles puissent voter pacifiquement le jour du scrutin.
«Le Secrétaire général encourage en outre les citoyens à saisir cette occasion historique pour participer à la consolidation des institutions démocratiques du pays», a dit son porte-parole dans une déclaration à la presse.
Le chef de l’ONU «rappelle à tous les acteurs qu’ils ont un rôle crucial à jouer dans la prévention de la violence électorale en s’abstenant de toute forme de provocation et en faisant preuve de la plus grande retenue dans leurs propos et leurs actions. Il souligne aussi l’importance pour tous de protéger et d’assurer l’accès aux structures sanitaires dans les zones affectées par Ébola», a-t-il ajouté.
M. Guterres a réitéré l’engagement continu des Nations Unies à soutenir la transition pacifique du pouvoir en République démocratique du Congo.
Report des élections dans quelques circonscriptions
La Commission électorale a toutefois reporté les élections dans quatre circonscriptions électorales, celles de Beni, Beni Ville, Butembo, en province du Nord-Kivu (dans l’est), ainsi que celle de Yumbi, dans la province de Maï-Ndombe (dans le sud-ouest).
Selon la CENI, ce report en mars 2019 est justifié par des raisons sécuritaires et sanitaires, notamment la persistance de l’épidémie d’Ébola.
La Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU en RDC et cheffe de la Mission des Nations Unies dans ce pays (MONUSCO), Leila Zerrougui, a regretté que certains électeurs ne puissent pas se rendre aux urnes le 30 décembre.
Elle a indiqué que la MONUSCO a essayé d’apporter son appui pour mettre à l’entrée des bureaux de vote des équipements pour se laver les mains afin d’éviter la transmission de la maladie à virus Ébola à travers le vote.
«Cela me fait de la peine parce que je considère que c’est une élection importante et que les gens de Beni, comme tous les Congolais, ont le droit de voter», a-t-elle ajouté dans un entretien à Radio Okapi.
L’OMS préoccupée par l’impact de l’insécurité sur la lutte contre Ebola
De son côté, l’Organisation mondiale et de la santé (OMS) a indiqué vendredi qu’elle continuait avec ses partenaires de répondre à l’épidémie d’Ébola dans les provinces du Nord-Kivu et d’Ituri, malgré la détérioration de la sécurité depuis jeudi.
Bien que les communautés des zones touchées soutiennent généralement la riposte à Ébola, des opérations ont été temporairement interrompues en raison de l’insécurité.
Le 27 décembre 2018, des habitants des villes de Goma et de Beni ont manifesté pour protester contre la décision de la CENI de reporter le scrutin. A Beni, des manifestations devant des bâtiments du gouvernement se sont propagées ensuite à un centre de transit pour Ébola, effrayant les personnes en attente de résultats du test Ébola et le personnel. Le personnel du centre est parti temporairement et la plupart des cas suspects ont été transférés dans un autre centre à proximité.
L’OMS est préoccupée par les effets négatifs de l’insécurité actuelle sur les efforts déployés pour contrôler l’épidémie.
Alors que des améliorations sensibles ont été observées dans de nombreux endroits, «ces gains pourraient être perdus si la région traverse une période d’insécurité prolongée entraînant une transmission accrue du virus », a dit le chef de l’OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus dans un communiqué de presse. (Fin)