Le 3 Mai marque la fin de la 12ème épidémie de la maladie à virus Ebola en République démocratique du Congo (RDC), trois mois seulement après la notification du premier cas au Nord-Kivu. L’épidémie d’Ebola qui a réapparu en février est survenue neuf mois après qu’une autre épidémie dans la même province avait été déclarée terminée.
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) félicite les autorités de la RDC et les agents de santé sur le terrain pour leur réponse rapide qui s’appuie sur l’expérience du pays dans la lutte contre les flambées d’Ebola. Cette épidémie est la quatrième que le pays connaît en moins de trois ans.
Onze cas confirmés et un cas probable, six décès et six guérisons ont été enregistrés dans quatre zones de santé du Nord-Kivu depuis le 7 février, date à laquelle le ministère de la Santé a annoncé la résurgence d’Ebola à Butembo, une ville de la province du Nord-Kivu et l’une des zones à risque de l’épidémie de 2018-2020. Les résultats du séquençage génomique effectué par l’Institut national de recherche biomédicale (INRB) du pays ont révélé que le premier cas d’Ebola détecté lors de l’épidémie était lié à l’épidémie précédente. La source de l’infection n’a toutefois pas encore été déterminée.
« Il faut saluer les personnel de santé local et les autorités nationales pour leur réponse rapide, leur ténacité, leur expérience et leur travail acharné qui ont permis de maîtriser cette flambée », a déclaré Dr Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique. « Bien que l’épidémie soit terminée, nous devons rester attentifs à une éventuelle résurgence tout en faisant appel à l’expertise croissante en matière d’intervention d’urgence pour faire face aux autres menaces sanitaires auxquelles le pays est confronté. »
La riposte a été coordonnée par le Division provinciale de la santé (DPS) en collaboration avec l’OMS et ses partenaires. L’Organisation comptait près de 60 experts sur le terrain et a aidé, dès que l’épidémie a été déclarée, les travailleurs locaux à retrouver les contacts, à fournir des traitements, à impliquer les communautés et à vacciner près de 2 000 personnes à haut risque, dont plus de 500 agents de première ligne.
La réponse a souvent été entravée par l’insécurité causée par des groupes armés et des troubles sociaux qui ont parfois limité la mobilité des intervenants. Dans la zone où l’épidémie a eu lieu, la population se déplace beaucoup pour faire des affaires ou rendre visite à leur famille et à leurs amis.
La ville de Butembo est à environ 150 km de la frontière ougandaise et des inquiétudes ont été exprimées à propos d’une potentielle propagation transfrontalière de l’épidémie. Cependant, une riposte efficace a permis de limiter l’épidémie à la province du Nord-Kivu.
Alors que la 12ème épidémie est terminée, il est nécessaire de rester vigilant et de maintenir un système de surveillance solide, car de potentielles recrudescences sont possibles dans les mois à venir. Il est important d’intensifier la surveillance continue de la maladie, le suivi des alertes et de travailler avec les communautés pour détecter et répondre rapidement à tout nouveau cas. L’OMS continuera à soutenir les autorités sanitaires dans leurs efforts pour contenir rapidement une flambée soudaine d’Ebola.
L’OMS continue de travailler avec la République démocratique du Congo pour lutter contre d’autres problèmes de santé publique tels que les épidémies de rougeole et de choléra, la pandémie de COVID-19 ainsi que pour renforcer le système de santé.
L’épidémie de 2018-2020 était la 10ème en République démocratique du Congo et la plus meurtrière du pays, avec 3 481 cas, 2 299 décès et 1 162 survivants. Le pays a également connu sa 11ème épidémie qui a eu lieu dans la province de l’Équateur en juin de l’année dernière.
La Guinée connaît actuellement aussi une épidémie d’Ebola, débutée en février de cette année. (Fin)