« Le Centre dispense aussi une formation professionnelle pour que ces jeunes diabétiques puissent vivre de leur propre travail », a indiqué François Gishoma, président de l’ARD.
Il a ajouté que trente jeunes issus des différents districts du pays ont reçu récemment des machines à coudre après une fonction professionnelle en couture qui aura duré sept mois.
Le séjour au centre leur permet d’être traités contre le diabète, de vivre avec cette maladie et d’apprendre à s’injecter l’insuline au quotidien.
Les jeunes qui sont pris en charge au Centre médico-social de traitement contre le diabète et de formation professionnelle pour les jeunes atteints de cette maladie sont généralement des orphelins.
Jusqu’à présent, l’ARD a mis en place trois centres médico-sociaux à Kigali, Rwamagana et bientôt Cyangugu, pour les jeunes atteints de diabète. L’accent est mis sur les médicaments délivrés et les conseils donnés pour savoir se prendre en charge et vivre avec la maladie.
Mais aussi, les responsables du Centre ont tenu à apprendre à ces jeunes un métier. Une fois sortis du centre, ces jeunes reçoivent chacun une des machines à coudre, un glucomètre pour mesurer l’insuline, des aiguilles pour s’injecter ce médicament, et d’autres outils nécessaires.
Le Centre fait aussi un suivi pour savoir si les jeunes qui ont été formés se sont adaptés au milieu. « Les jeunes que nous avons formés deviennent à leur tour des formateurs au niveau du district ou du milieu d’origine.
Ils encadrent d’autres diabétiques en leur donnant des conseils nécessaires. Ce sont nos points focaux au service de la société », a encore dit le président de l’ARD.
La préoccupation de l’ARD est que si ce projet s’arrête, les jeunes diabétiques risquent de mourir, puisqu’ils n’auront pas de médicaments à s’injecter chaque jour et qui coûtent très cher. A savoir surtout qu’un patient qui n’a pas son insuline meurt. Et que d’un jour à l’autre, l’aide en médicaments peut stopper.
En guise de solution, la formation professionnelle est perçue comme une réponse, le jeune formé doit à la fois fonder une entreprise génératrice de revenu pour faire face au défi de la pauvreté.
Certes, pour le moment, les médicaments sont distribués gratuitement. Mais ces jeunes doivent initier des projets appelés à grandir pour affronter les défis en perspective. Et c’est aussi la vision de l’ARD quand elle a mis en place le Centre médico-social de Mwurire qui s’autofinance.
Mais au départ, des bienfaiteurs ont donné des vaches pour que les enfants qui intègrent le Centre aient du lait. D’autres ont prêté des champs à cultiver afin que la récolte nourrisse les pensionnaires. ARD bénéficié de l’appui de la Fédération Internationale des Diabétiques ou International Diabetes Fédération (IDF).
Les jeunes pensionnaires du Centre médico-social de Mwurire apprécient la formation qu’ils reçoivent.
La jeune fille Valentine Nahimana, 20 ans, originaire de la cellule Gapfura, secteur Rusasu, district de Gakenke, est orpheline des deux parents. Elle est cadette de la famille. Elle vit avec son quand frère marié, mais dort seule dans la maison laissée par des parents.
« J’ai le diabète depuis 2002. Je tombe quelques fois dans le coma. Et je suis sauvée par les voisins qui me donnent du sucre », témoigne-t-elle.
Le séjour au Centre médico-social de Mwurire lui apportera des instruments pour une meilleure prise en charge.
Ndikumana Alfred, origine de Byimana, secteur Ntongwe, dans la province du Sud, estime que son séjour à Mwurire le rendra utile à lui-même et autres. Il apprend à ne pas mourir de diabète et à avoir du travail. Sa sœur est diabétique aussi. Et son père est en prison.