Les Présidents congolais Félix Tshisekedi(à gauche) et rwandais Paul Kagame
Une rencontre est prévue à Doha au Qatar, le 23 janvier 2023, entre les Présidents congolais et rwandais, Félix Tshisekedi et Paul Kagame.
Le Qatar tente depuis plusieurs semaines d’organiser une médiation entre les deux pays, selon Journal d’Investigation “Africa Intelligence”.
Ce nouveau rapprochement est le dernier en date après que les deux dirigeants soient parvenus à un accord à Luanda, en Angola, en juin 2022, sous la médiation du président angolais João Lourenço.
Mais beaucoup pensent qu’il reste du chemin pour surmonter la méfiance mutuelle et instaurer la confiance entre les deux voisins qui ne cessent de s’accuser mutuellement de soutenir des rebelles hostiles à leurs gouvernements respectifs.
Le Président congolais ne cesse d’accuser le Rwanda de soutenir la rébellion du M23 impliqués dans une série d’affrontements avec l’armée congolaise dans la province du Nord-Kivu.
Kigali a toujours nié les affirmations de Kinshasa et accuse à son tour la RDC de soutenir les rebelles FDLR qui luttent pour renverser le gouvernement rwandais.
Le M23 doit son nom à un accord de paix conclu le 23 mars 2009 entre les dirigeants de l’ancien groupe rebelle, le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), et le gouvernement congolais. Il s’agit d’une faction dissidente du CNDCP dont les membres sont principalement issus de la communauté congolaise de langue kinyarwanda.
Le M23 se bat principalement pour le retour dans leur pays de leurs proches qui croupissent dans des camps de réfugiés au Rwanda, en Ouganda et ailleurs dans la région depuis près de 30 ans. Ils ont fui le nettoyage ethnique dont les Tutsi sont victimes en RDC.
En octobre 2013, des milliers de combattants du M23 ont fui principalement vers l’Ouganda et un autre petit groupe vers le Rwanda lorsque les troupes congolaises soutenues par une brigade d’intervention régionale spéciale sous mandat de l’ONU ont pris leurs bastions dans la province du Nord-Kivu.
Après avoir été vaincu militairement, le M23 a engagé des pourparlers avec le gouvernement lors d’un cycle de négociations qui s’est déroulé à Nairobi au Kenya, avant que les deux parties ne signent un accord.
L’accord comprenait des dispositions autorisant les retours des réfugiés se trouvant dans les pays limitrophes de la RDC et dont sont issus la grande majorité des rebelles, l’intégration des anciens rebelles du M23 dans la vie civile. Le M23 accuse le gouvernement de retarder, de façon délibérée, la mise en œuvre de ses engagements. (Fin)