Forum Biashara Africa 2024 : Deux Sénégalaises ont valorisé des plantes naturelles de leur pays et de la région

Marietou Diouf, obtient du savon à partir du riz

Lors de l’Expo du Forum Biashara Africa 2024, deux jeunes dames sénégalaises ont exposé des produits transformés issus des plantes naturelles de leur pays et de la région. L’une des deux, Marietou Diouf, obtient du savon à partir du riz.

« Moi je suis Marietou Diouf du Sénégal. J’ai créé en 2013 une entreprise qui s’appelle Etounature. Ce qui signifie que tout est naturel. On fait des produits cosmétiques et des produits alimentaires.  Si on parle de cosmétique, c’est des huiles, des savons, des pommades et des crèmes à base des plantes naturelles du Sénégal, dont le baobab, le Morinaga, et pour la partie alimentaire on fait l’infusion à la base de ces plantes-là. L’infusion des biscuits, de Morinaga, on essaye de valoriser les plantes d’origine africaine, surtout d’Afrique de l’Ouest, en les transformant sous plusieurs formes. On fait des infusions de plantes séchées. On a beaucoup de produits, mais toujours avec des ingrédients locaux, sans additif », indique-t-elle à ARI.

Elle ajoute : « La clientèle est basée au Sénégal et en plus on travaille avec le marché européen, la France, le Nord-américain, Canada et Italie.  Il n’y a pas d’effet négatif de ces produits sur la santé des consommateurs, parce que c’est des produits naturels qu’on propose en fonction des besoins de nos clients. Si quelqu’un a la peau sèche, c’est des produits de santé, mais de façon naturelle. Avant de mettre au marché les produits, on est obligé au Sénégal de faire des analyses avec des laboratoires qui sont basés au Sénégal, à Dakar, pour qu’ils nous donnent l’autorisation de vendre sur le marché. On travaille sur la certification. On a obtenu une certification qui nous permet d’avoir un regard sur une partie de management, sur la traçabilité et aussi on travaille avec nos fournisseurs comme les groupes de femmes selon les villages et on les forme pour qu’elles nous donne des produits avec un cahier de charges bien défini et ça permet de faire grandir leur réseau et d’avoir de l’argent pour pouvoir les ramener dans leur famille. On travaille beaucoup avec le gouvernement sur la qualité de nos produits, la traçabilité avant de les mettre sur le marché ».

Salamba Diegne, avec un merveilleux sourire, explique que le niébé est la farine de haricot

L’entreprise de Marietou compte une main d’œuvre de 15 personnes, côté administratif et côté production. En dehors de cela, on travaille avec des groupes des femmes genre 500 groupements des femmes qui ne sont pas dans pas mal des régions et même en dehors du Sénégal, en Côte d’Ivoire pour les produits qui n’existent pas au Sénégal.

« On arrive à faire une marge bénéficiaire de 40 % par rapport à ce qu’on a, et chaque année on augmente et même au temps de la Covid-19, on a su sortir de ce temps difficile en travaillant sur nos produits, en ayant plus sur le marché local et international. En termes de chiffres, il y a une évolution sauf que dernièrement le coût des matières premières a augmenté. On a beaucoup de difficultés auxquelles il faut faire face. Le salaire du personnel varie entre cent mille et deux cent mille Francs CFA. L’avantage est qu’on peut s’approvisionner au niveau de la matière auprès des autres pays africains, surtout quand cette matière n’existe pas chez nous. Puis nous vendons aux autres pays ce qu’ils n’ont pas. Le Forum Biashara est opportun, car, il faut commencer à travailler entre africains. L’obstacle est que beaucoup de pays africains n’arrivent pas à commercer juste à cause du manque de logistique.  Ethiopian Airlines nous aide dans le transport de nos produits », poursuit Marietou.

Dans le stand d’à côté, la jeune dame, Salamba Diegne, avec un merveilleux sourire, explique que le niébé est la farine de haricot. 

« Ce que vous avez ici, c’est vraiment des produits faits à la base du mil. On fait aussi tout ce qui est plante naturelle comme le biscuit. Mon entreprise BIOSENE est une entreprise sénégalaise. On travaille dans la transformation des produits locaux en provenance du Sénégal. On travaille beaucoup sur le mil qu’on exporte en France, au Canada, aux US. On aimerait travailler beaucoup avec les pays limitrophes et les pays africains en général. C’est pour cela qu’on est là aujourd’hui pour voir quelles sont les possibilités des marchés à travers la ZLECAF. Je pense qu’il y a à faire avec le Rwanda, mais aussi avec tous les autres pays. Quelques fois, on a des similitudes, mais on a aussi des produits complémentaires. Mon entreprise compte maintenant 59 employés. On a ouvert une autre usine à Dakar. On travaille beaucoup sur les matières premières comme les biscuits, le Morinaga, le baobab et le mil. Les crédits proposés par les banques de chez nous ont des taux d’intérêts assez exorbitants, entre 11 et 18% », explique Salamba Diegne, avant de poursuivre : 

« Les salaires des employés de notre entreprise varient entre $ 150 et moins de $ 1000. Le chiffre d’affaires en 2023 a été 400 millions de Francs CFA, un peu moins de 800 mille dollars. On est sur le marché local à peu près 20 % et 80 % à l’export. C’est vraiment des produits destinés à la diaspora africaine qui ont l’habitude de manger nos produits et qui ne les retrouvent pas forcément dans les pays d’accueil.  On a déjà des propositions sur la Côte d’Ivoire par exemple. Un peu sur le Maroc aussi. C’est la première fois qu’on vient au Rwanda. On essaye de découvrir et de voir comment le marché se comporte ici », confie Salamba. (Fin)

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