La Fondation pour l’Innovation et la Démocratie appuie dix organisations africaines dans le réveil des intelligences collectives

Achille Mbembe et l’Ambassadeur de France, Antoine Anfré, relevant les participants au Symposium de deux jours à Kigali

La Fondation de l’Innovation pour la Démocratie en Afrique (FIDEMO) octroie 30 mille euros par an à chacune des dix organisations africaines qu’elle appuie pour améliorer la vie des communautés, selon le Professeur Achille Mbembe, enseignant depuis 23 ans des Sciences Politiques et l’Histoire à l’Université Witwatersrand à Johannesburg.

« Ce qu’il y a de nouveau dans notre Fondation, on va essayer d’accompagner les hommes, les femmes mais surtout les jeunes qui dans leurs pays respectifs et sur leur territoire s’efforcent de changer la vie et de la rendre meilleure qu’elle ne l’est pour le moment. De manière plus pratique, on ne reste pas au niveau des idées seulement. On essaye de marier les idées et les actions parce qu’une action qui n’est pas pensée débouche généralement sur des catastrophes. Et une idée qui reste sans action, elle aussi, elle est stérile.  Donc, ce qu’il nous faut faire, c’est de réconcilier d’un côté la réflexion critique et de l’autre la pratique. Donc, c’est ce que nous essayons de faire. Nous soutenons par exemple une dizaine d’organisations de terrain chaque fois, disons chaque année à hauteur de à peu près trente mille euros par organisation. Mais ce n’est pas une affaire d’argent uniquement, c’est aussi une affaire de pédagogie, d’outils, d’accompagnement pour réveiller nos intelligences collectives. On ne s’en sortira pas si on ne réveille pas l’intelligence collective des Africains », a-t-il indiqué. 

Vue des participants lors de la réception à l’Ambassade

Il a tenu ces propos à Kigali au terme d’un Symposium de deux jours qui a réuni soixante personnes du secteur du droit en Afrique venues d’une vingtaine de pays, surtout d’Afrique Centrale et des Pays des Grands Lacs.

Il a rappelé que la Fondation FIDEMO a émergé au cours d’un vaste processus de consultation qui a commencé en amont du Nouveau Sommet Afrique-France de Montpellier (2021), avec des échanges organisés dans 12 pays du continent et avec la diaspora.

Il a confié qu’il a beaucoup travaillé avec le Président Macron, et que ces contacts ont modifié ses vues longtemps très critiques envers la politique française en Afrique.

« Le Président Macron est allé avec toutes ses forces le plus loin possible pour changer et faire faire quelque chose en commun. La Fondation FIDEMO est un rapport de vérité et co-responsable, c’est-à-dire pas de victimes et bourreaux. On prend en commun un projet en marchant. Il faut garder le cap, mettre ensemble nos énergies pour faire un monde habitable pour tous », a-t-il poursuivi. 

Achille Mbembe a souligné que la Fondation FIDEMO envisage de travailler avec ASG (African School for Governance qui vient d’être lancée à Kigali dans le but de faire émerger des modèles de démocratie inscrits dans l’histoire, les cultures et les territoires africains.

« On va discuter avec les responsables de l’institut, de cette école. Il y a beaucoup de choses que l’on peut faire ensemble du point de vue de l’enseignement, de la recherche, de l’appui à des organisations de terrain qui s’efforcent au jour le jour de changer la vie des Africains », a-t-il relevé. (Fin)

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