Le gouvernement congolais a décidé de rappeler tous ses diplomates en poste au Rwanda et de mettre fin à toute forme de coopération avec son voisin.
Dans une note verbale adressée aux autorités rwandaises, la ministre congolaise des Affaires étrangères Thérèse Kayikwamba Wagner a exigé la cessation de toutes les activités diplomatiques et consulaires de l’ambassade du Rwanda à Kinshasa dans un délai de 48 heures.
“Par conséquent, le Ministère des Affaires Etrangères, de la Coopération Internationale et de la Francophonie demande aux autorités rwandaises compétentes de tirer toutes les conséquences de cette décision en cessant, dans un délai de 48 heures, toutes les activités diplomatiques et consulaires de l’Ambassade de la République du Rwanda à Kinshasa”, a écrit la cheffe de la diplomatie congolaise dans une note verbale destinée aux autorités rwandaises et dont l’Agence Rwandaise d’Information a obtenu copie.
Cette décision intervient plus de deux ans après que Kinshasa ait expulsé l’ambassadeur rwandais, Vincent Karega, au plus fort moment de l’escalade entre les deux capitales à cause de la résurgence de la rébellion congolaise du M23.
La crise est liée à une offensive des membres du Mouvement du 23 Mars (M23), que le Congo accuse le Rwanda de soutenir. Le Rwanda a également accusé la RDC de soutenir le groupe FDLR. Ce dernier est composé des auteurs du génocide des Tutsi du Rwanda en 1994 qui veulent reprendre le pouvoir à Kigali par la force au départ de la RDC où ils sont basés depuis leur défaite en 1994. Le Congo et le Rwanda nient soutenir respectivement les FDLR et le M23.
Le mouvement rebelle M23 qui s’est emparé de plusieurs localités et cités dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu dans l’Est de la RDC a lancé des offensives ciblant des entités proches de la ville de Goma, la capitale provinciale.
Six casques bleus et 7 soldats sud-africains membres des troupes de la SADC (Communauté de développement des pays d’Afrique australe) qui soutiennent l’armée congolaise ont été tués en deux jours, jeudi et vendredi, lors des violents combats avec les rebelles du M23.
Le gouverneur militaire du Nord-Kivu, le général-major Peter Cirimwami a été tué lors d’une inspection des troupes sur la ligne de front à une dizaine de kilomètres de Goma.
La mort de plusieurs casques bleus et soldats lors des combats a également suscité une vive inquiétude au sein de la communauté internationale. Le Conseil de sécurité des Nations unies a d’ailleurs convoqué une réunion d’urgence pour discuter de la situation dans l’Est de la RDC. (Fin)