AFSTA 2025: «Le Programme TAAT de la BAD renforce l’Innovation dans l’Agriculture africaine» -Geoffrey Nsofon

Guemuh Geoffrey Nsofon;

En marge du Congrès de AFSTA 2025 qui se tient à Kigali, Guemuh Geoffrey Nsofon (G. N), s’est confié en exclusivité à André Gakwaya de l’Agence Rwandaise d’Information (ARI-RNA) pour monter la contribution du Programme TAAT (Technologies de transformation de l’Agriculture en Afrique) initié par la Banque Africaine de Développement (BAD). 

G. N – Je suis Geoffrey Nsofon, responsable de l’Engagement avec le Secteur Privé dans le programme Technologies pour la Transformation de l’Agriculture en Afrique, plus connu sous le sigle de TAAT. C’est un programme phare de la BAD (Banque Africaine de Développement). Je suis basé à Cotonou au Bénin. 

Guemuh Geoffrey Nsofon;

Notre programme TAAT est le programme phare de la stratégie Feed Africa de la BAD. Nous avons pour objectif d’apporter les meilleures technologies pour doubler la productivité des plantes, élevage et aquaculture en Afrique. Nous avons trois stratégies : 

1.Collectionner les technologies du CGIAR (Centre international de développement agricole).

2.Contacter les pays au plus haut niveau, comme la Sierra Leone, avec la présidence, ou d’autres pays au niveau de la Primature ou le Ministère des Finances, Economie et de l’Agriculture pour qu’il y ait les meilleures technologies dans les projets d’investissement initiés par la BAD.

3.Comment engager le Secteur Privé pour qu’il adopte ces produits pour faire l’argent, mais surtout pour accompagner les gouvernements pour qu’ils fassent plus d’impact dans les investissements au niveau de ces programmes agricoles. 

ARI – Quelle est la contribution de TAAT dans la célébration à Kigali des 25 ans de AFSTA (African Seed Trade Association) ?

G.N – On ne peut pas faire un travail seul. Notre objectif, c’est de transformer l’agriculture en Afrique. On est venu pour chercher des partenariats. Le 1er partenariat, ce sont les treize centres de recherches agricoles. Nous sommes un partenaire de AFSTA. Nous avons les technologies et il y a plus de deux cent compagnies semencières. Nous nous sommes associés pour créer un consortium pour que les compagnies semencières soient encouragées à accélérer les technologies semencières que ces centres sont en train de produire. Voilà le pourquoi de mon séjour ici. Nous avons une vingtaine de compagnies semencières déjà membres depuis l’année passée. Nous sommes venus ici pour accompagner d’autres compagnies semencières à se joindre à ce consortium. 

Le premier bénéficie, c’est un guichet unique où elles peuvent venir obtenir des semences de différentes commodités en même temps. 

Et puis si elles sont membres, elles ont droit à trois variétés de ce consortium.

Troisième chose, elles ont une période d’accès d’au moins vingt-quatre mois pour qu’elles développent un produit commercial sans concurrence.

Maintenant, il y a un atelier annuel qu’on organise où on expose des variétés et ces compagnies peuvent être informées et prendre des décisions pour se procurer différentes variétés qu’on leur montre, et choisir celles qu’elles veulent. Mais ce qui est plus important, c’est qu’on leur donne l’opportunité de participer dans le programme de développement de ces variétés avec les chercheurs que nous avons dans notre réseau. 

ARI – La patate douce orange améliorée du Rwanda a-t-elle bénéficié de l’appui de TAAT pour être mise en place ?

G.N – Je parle de patate rouge ou de patate orange qui a deux objectifs : augmenter la quantité de ce qu’on mange en Afrique pour ne pas être dépendant, cesser d’importer ce qu’on doit manger en Afrique. Deuxième chose, c’est l’aspect nutritionnel.  Ici au Rwanda on a un bon exemple de ces patates douces oranges qui se disséminent rapidement. On a développé des technologies hybrides. Nous avons une approche chaîne de valeur. Nous avons le meilleur exemple d’un entrepreneur rwandais, Sina Gérard, qui a réussi à faire beaucoup de produits. On veut prendre ses technologies pour les amener dans d’autres pays : l’Ouganda, Ethiopie, Malawi pour qu’il aille partager son expérience là-bas.  

Patates douce orange

En dehors du nutritionnel et des aspects de sécurité alimentaire, je viens d’arriver ici au Rwanda, avec des semences que les producteurs des technologies m’ont données pour venir les livrer à des compagnies ici au Rwanda. Je peux citer Kenya Seeds Cie qui va recevoir tout à l’heure trois espèces de soja qui ont deux avantages au niveau nutritionnel et de l’augmentation de la production de soja, parce que ce sont des variétés résistantes dotées d’un rendement vraiment élevé.

Avec le budget que TAAT reçoit, nous travaillons dans 34 pays. Dans certains pays, on investit plus de fonds, et d’autres moins. Mais je peux vous dire qu’on a obtenu 5 millions d’euros récemment de GIZ pour quelques pays TAAT, et le Rwanda aura un million d’euros pour développer son secteur semencier. Donc, il y a une mission de la Banque Mondiale qui arrive ici le 20 Mars de cette année pour accélérer cette adoption avec le partenaire local. Je pense que c’est la BK qui s’occupera du mécanisme de financement du secteur semencier au Rwanda. 

Je peux ajouter qu’en dehors de ce qu’on fait avec le haricot rouge, riche en fer, ou la patate douce orange, on a aussi beaucoup formé les Rwandais dans l’élevage et l’aquaculture. L’aquaculture compte beaucoup d’entrepreneurs qui sont en train de faire la production des poissons d’eau douce. Ce sont des poissons adaptés au marché et on est en train d’étudier d’autres poissons que les Rwandais aiment consommer. (Fin)

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