Rupture diplomatique entre Kigali et Bruxelles : la Belgique décrète des mesures de réciprocité

Le chef de la diplomatie belge Maxime Prévôt

La Belgique annonce des mesures de réciprocité après la décision unilatérale du Rwanda de rompre les relations diplomatiques et d’expulser ses diplomates endéans 48 heures.

Le gouvernement rwandais a justifié cette rupture par ce qu’il qualifie de “tentatives pitoyables de la Belgique de maintenir ses illusions néocoloniales” et par son rôle “historique et profondément violent” dans la région.

Kigali accuse Bruxelles “d’agir systématiquement contre le Rwanda” dans le conflit en République démocratique du Congo et de “manipuler l’opinion internationale” pour créer une hostilité injustifiée à son encontre.

Le Rwanda reproche également à la Belgique d’héberger sur son territoire des groupes qu’il considère comme des propagateurs de l’idéologie génocidaire.

Le ministre belge des Affaires étrangères, Maxime Prévôt, a dit que la Belgique regrette la décision du Rwanda de rompre ses relations diplomatiques avec la Belgique et de déclarer ses diplomates persona non grata. 

“Cela est disproportionné et démontre que lorsque nous sommes en désaccord avec le Rwanda, celui-ci préfère ne pas dialoguer”, a poursuivi le chef de la diplomatie belge.

En représailles, la Belgique prendra à son tour des mesures de réciprocité, dont la convocation du chargé d’affaires rwandais à Bruxelles, la déclaration des diplomates rwandais persona non grata et la dénonciation des accords de coopération gouvernementale entre les deux pays.

Cette rupture diplomatique marque une escalade dans les tensions entre Bruxelles et Kigali, alors que la Belgique accuse le Rwanda de soutenir la rébellion du M23 dans l’est de la RDC, une accusation que Kigali rejette fermement. 

Pressée par la Belgique, l’Union Européenne a adopté ce lundi 17 mars des sanctions contre des personnalités rwandaises et congolaises accusées de soutenir l’offensive du groupe rebelle M23 en République démocratique du Congo.

Ces sanctions prévoient l’interdiction de se rendre dans l’UE ainsi qu’un gel des avoirs dans l’Union pour neuf personnes, dont trois hauts gradés rwandais – Ruki Karusisi, Eugène Nkubito et Pascal Muhizi – et le directeur général de l’Office rwandais des mines, du pétrole et du gaz (RMB), Francis Kamanzi. 

Quatre Congolais cadres du M23, dont son chef Bertrand Bisimwa, sont également visés. L’Union européenne a également sanctionné la raffinerie d’or de Gasabo basée à Kigali. (Fin)

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