Kwibuka 31: L’Ambassade de France à Kigali a célébré la commémoration des 17 Tutsi membres de son personnel tué en 1994

Vue partielle des participants à la commémoration

L’Ambassade de France à Kigali a célébré la commémoration des 17 Tutsi membres de son personnel qui ont été tués pendant le génocide de 1994, selon l’Ambassadeur de France au Rwanda, Antoine Anfré.

« L’Ambassade de France à Kigali commémore aujourd’hui en présence des familles des victimes, ses 17 agents qui ont été assassinés durant le génocide. Et que malheureusement l’Ambassade n’a pas été en mesure de protéger, ni d’évacuer. La cérémonie a lieu sur la cour même intérieure de l’Ambassade. C’est un devoir de mémoire », a indiqué l’Ambassade Anfré.

Interrogé sur l’appui éventuel que l’Ambassade a apporté aux familles des disparus, l’Ambassadeur Anfré a répondu que certains membres du personnel ont été réemployés après le génocide. 

La France a reconnu sa responsabilité durant le génocide. Cela s’est fait par le discours officiel du Président Emmanuel Macron lors de sa visite au Rwanda. Un travail considérable a été par la suite réalisé par la commission Declert à travers lequel l’on constate le choix funeste du gouvernement français de soutenir le régime de Habyarimana et du Hutu Power qui ont commis le génocide contre les Tutsi. 

« Il est regrettable que les autorités françaises de l’époque n’aient pas pu rectifier leur politique d’appui au génocide », a poursuivi le diplomate français.

Face à la vaste campagne de négationnisme à travers le monde, l’Ambassadeur Anfré a fait remarquer que tout génocide porte en lui un plan de nier ce crime. C’est ce qui s’est passé en Arménie, lors de la Shoa, ou durant le génocide des Tutsi du Rwanda.

« La lutte contre le génocide est un combat permanent fait par l’éducation et la justice. En France, le Franco-Camerounais Onana vient d’être condamné par la 17ème Chambre correctionnelle de Paris en décembre 2024. Il a fait appel et il sera rejugé. L’on demeure optimiste qu’il subira la même peine. Le parquet de Paris est doté d’un pôle de crimes contre l’humanité. Trente dossiers doivent être jugés, à raison d’un rythme de deux procès par an. Le rythme est certes lent et insuffisant. Le même pôle travaille en étroite collaboration avec le Parquet du Rwanda et le Bureau de Protection des victimes. Le pôle de crimes contre l’humanité effectue trois missions par an au Rwanda », a relevé l’Ambassadeur Anfré.

Il a précisé que depuis 2021, “c’est en France que le plus de criminels génocidaires ont été jugés. C’est un travail qui exige plus de moyens ». 

Anfré a promis que la France ne peut pas demeurer le refuge des génocides impunis comme en 1994 et 200.

Pour les délégués des familles des victimes, Mme Espérance Nyirandayishimiye, veuve du défunt Vénuste Rukeratabaro, et Muhimuzi Mugisha Daniel, il est bon que la France ait renoué avec le Rwanda et puisse appuyer cette cérémonie de commémoration.

Par ailleurs, les familles des victimes ont élaboré des projets qui ont été soumis afin que le France leur apporte un appui pour améliorer leurs conditions de vie. L’on espère que la réponse attendue sera positive. (Fin)

Leave a Reply