Le Directeur de ACORD, François Munyentwari.
L’Association de coopération, de recherche et de développement (ACORD/Rwanda) a déjà déboursé trois cent millions Frw (300 millions Frw) dans la première phase pour appuyer plus de deux mille cinq cents (2500) femmes rurales dans sept districts afin qu’elles fassent face aux effets négatifs du changement climatique, selon le Directeur de ACORD, François Munyentwari.
« Nous envisageons de donner encore trois cent millions Frw dans la deuxième phase, toujours dans le but d’outiller la femme rurale en connaissances, équipements à jour, afin qu’elle fasse face à l’impact négatif du changement climatique. Le constat est que la femme rurale souffre de l’impact négatif du changement climatique plus que l’homme. A l’avenir, nous devons œuvrer pour que les femmes soient en première ligne dans la lutte contre le changement climatique. Les gens doivent s’approprier la problématique du changement climatique et la considérer comme la leur. Cela leur permet d’être préparés et de ne pas être surpris. Les désastres causés par la sécheresse ou les déluges de pluie exigent que les populations soient préparées pour y faire face. L’on doit doter des capacités le vulnérable, lui octroyer un budget pour irriguer ses champs. Car, c’est une des réponses pour acheter les machines afin de faire face au changement climatique. Raison pour laquelle nous devons affiner nos politiques axées sur l’eau de pluie, en faisant preuve de plus de préparation. Bien plus, nous avons besoin d’eau et nos marais sont l’objet d’une prévision au niveau de la planification », a-t-il indiqué.
Il a tenu ces propos lors de la 12ème Réunion du Groupe National de Référence (GNR) tenue aujourd’hui et qui avait pour thème « Dialogue National sur l’Articulation des Enjeux au croisement Genre et Climat. L’objectif est de renforcer les capacités et le pouvoir des femmes en avant-garde de la résilience climatique au Rwanda.
Déjà le rapport du Ministère des Urgences (MINEMA) de 2023 fait état de 243 morts dont 36% par glissements de terrain et 18 % des crues d’eau. De Juin à Août 2024, le rapport du MINEMA fait état de 23 morts dont la moitié à cause des tempêtes de pluies et des foudres (49%) avec éboulement des mines (39 %,), 198 maisons détruites, 198 ha de cultures détruits, et 92 ha de forêts disparus.
On reconnaît que le Projets Green Amayaga et Green Gicumbi tentent de reverdir certains espaces et qu’ils sont des solutions pour lutter contre le changement climatique. Mais il y a plus à faire à Nyange, district de Ngororero, où des femmes soutenues par ACORD ont planté des ananas qui ont séché par manque de pluie. L’on tente d’arroser les cultures grâce à ACORD qui a rapproché l’eau près de ménages, distribué des houes, des citernes à eau et des semences. Une telle initiative heureuse peut toujours se poursuivre, car elle figure parmi des solutions.
L’autre effet néfaste est que la sécheresse frappe les ménages et y accentue la pauvreté et les conflits. Le mari et la femme ne se mettent plus ensemble pour aplanir les problèmes surgis. L’homme opte pour migrer dans une autre région afin d’y trouver un emploi salarié pendant que sa femme nourrit seul les enfants dans la précarité extrême.
« Ces problèmes sociaux amènent ACORD et ses partenaires à faire un plaidoyer dans les communautés pour faire comprendre que le changement climatique est une problématique importante à laquelle il faut s’atteler pour trouver des réponses appropriées. L’homme, la femme leur communauté et la coopérative doivent lutter ensemble contre le changement climatique », a poursuivi le Directeur de ACORD/Rwanda. (Fin)