Tripartite RDC-Angola-Rwanda à Luanda
Une nouvelle réunion ministérielle tripartite se tient ce lundi 25 novembre 2024 à Luanda, sous la médiation de l’Angola, pour aborder les tensions persistantes entre Kinshasa et Kigali.
Ce dialogue s’inscrit dans le cadre du Plan Harmonisé pour la Neutralisation des Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR) et de la levée des mesures défensives du Rwanda.
Le Rwanda a mis en place des mécanismes de défense à sa frontière pour se protéger contre les miliciens extrémistes hutu FDLR, composée des restes des auteurs du génocide de 1994 contre les Tutsis au Rwanda, et contre les menaces proférées par le Président congolais Felix Tshisekedi de bombarder Kigali depuis son pays la RDC.
“Le Ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale Olivier Nduhungirehe est à Luanda, en République d’Angola, pour la 6e réunion ministérielle tripartite dans le cadre du processus de Luanda pour la paix et la sécurité à l’est de la République démocratique du Congo”, indique la diplomatie rwandaise sur le réseau social X.
Pour cette nouvelle réunion ministérielle, les délégations sont conduites par Thérèse Kayikwamba Wagner, Ministre d’État et Ministre des Affaires Étrangères de la RDC, et Olivier Nduhungirehe, Ministre des Affaires Étrangères du Rwanda.
La rencontre est supervisée par Téte António, Ministre des Relations Extérieures de l’Angola, qui joue le rôle de facilitateur.
La réunion intervient alors que les relations entre les deux pays restent tendues, en dépit des efforts récents pour apaiser la situation.
Une nouvelle escalade verbale a éclaté entre la RDC et le Rwanda après des propos virulents tenus par le ministre congolais de la Justice, Constant Mutamba, le weekend dernier, à la prison de Munzenze à Goma, près de la frontière rwandaise.
Lors d’une visite aux détenus, l’homme d’Etat congolais a mis en garde contre toute “collaboration avec l’ennemi”, visant directement le président rwandais Paul Kagame et accusant Kigali de chercher à “dominer” la RDC.
“Nous allons arrêter tous les complices de Kagame et lui-même, Kagame, nous allons l’arrêter”, a déclaré le ministre dans un discours en swahili.
L’homme d’Etat congolais a également promis des primes et des libérations conditionnelles aux prisonniers qui dénonceraient les complices présumés liés au Rwanda.
Ces déclarations ont suscité une réaction immédiate de Kigali. Yolande Makolo, porte-parole du gouvernement rwandais, a dénoncé une “provocation extrême” et mis en garde contre l’éventualité de l’implication de criminels et de prisonniers dans les forces combattant aux côtés de l’armée congolaise parmi lesquels les génocidaires FDLR.
Le 5 novembre dernier, un Mécanisme de Vérification Ad-hoc Renforcé (MVA-R) avait été lancé à Goma pour surveiller la mise œuvre d’un cessez-le-feu conclu le 04 août 2024 dans l’Est de la RDC.
Cependant, ces initiatives peinent à apaiser les tensions croissantes. (Fin)