Le corps du militaire tué avait été remis à la RDC
L’armée congolaise a rendu au stade Afia de Goma, les derniers hommages au militaire Mokili Kingombe tué par la police rwandaise à la frontière congolo-rwandaise dite Petite Barrière.
D’après l’Agence Congolaise de Presse(ACP), les cérémonies de derniers hommages ont été organisées en présence du Gouverneur militaire de la Province du Nord-Kivu dont Goma est le chef-lieu, le lieutenant général Ndima, et de plusieurs autres officiers supérieurs de l’Armée congolaise.
Après la cérémonie, le cortège funèbre s’est dirigé au cimetière chemin de paradis situé dans le quartier Mugunga, partie ouest de la ville de Goma où il a été déposée à sa dernière demeure en présence de centaines de personnes venues accompagner le corps de celui qu’il qualifie «de héro».
Le 17 juin, le soldat Mokili Kingombe avait franchi la frontière rwandaise et tiré sur des policiers rwandais avant d’être abattu à son tour. Il avait blessé deux policiers rwandais. C’est ainsi qu’en réplique, le militaire congolais avait été fusillé.
Dans un communiqué, l’armée rwandaise avait admis que ce militaire avait été tué par un officier de la police rwandaise, mais en « légitime défense ». Le militaire congolais aurait été abattu à 25 mètres à l’intérieur du territoire rwandais.
Les médias congolais croient savoir que ce militaire était en provenance du territoire de Rutshuru au Nord-Kivu, où les rebelles du M23 s’affrontent avec l’armée congolaise. Il aurait été pris de colère, après la mort de son compagnon sur le front.
Le corps du militaire tué avait été remis aux autorités congolaises, après le constant effectué par une délégation du Mécanisme Conjoint de Vérification Elargi de la CIRGL sur place, avec des responsables de l’armée congolaise.
Le gouvernement congolais avait annoncé que le Mécanisme Conjoint de Vérification Elargi de la CIRGL (Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs) avait déjà été saisi pour éclaircir les circonstances de cet incident.
Basé à Goma, le Mécanisme Conjoint de Vérification Elargi (MCVE) avait été lancé en Septembre 2012 à Goma et comprend des Experts Militaires des États Membres de la CIRGL. Il surveille et mène des enquêtes sur les incidents de sécurité dans la Région des Grands Lacs.
Les tensions ont repris entre la RDC et le Rwanda avec la résurgence du Mouvement du 23 mars (M23), fin 2021. Depuis, Kinshasa accuse Kigali de soutenir cette rébellion.
Le Rwanda a nié toute implication dans ce qui se passe à l’Est de la RDC. Selon la porte-parole du gouvernement rwandais, Yolande Makolo, son pays n’est aucunement impliqué dans ces combats qui relèvent d’un « conflit interne ».
En revanche, le Rwanda accuse l’armée congolaise de s’être ralliée aux côtés des rebelles FDLR/Interahamwe qui furent le fer de lance du génocide des Tutsi du Rwanda en 1994.
Les FDLR cherchent à reconquérir le pouvoir au Rwanda au départ de la RDC où ils sont basés depuis 1994 et à parachever le génocide. Ils se sont repliés à l’Est de la RDC après leur défaite en 1994 face aux troupes de la rébellion du FPR (Front Patriotique Rwandais) actuellement au pouvoir au Rwanda.
Le mouvement du 23 mars, également appelé M23, est composé d’ex-rebelles du CNDP (Congrès National pour la Défense du Peuple) réintégrés dans l’armée congolaise à la suite d’un accord de paix signé le 23 mars 2009 avec Kinshasa.
Ils se sont ensuite mutinés en avril 2012. Leur nom provient des accords du 23 mars 2009, car les membres considèrent que le gouvernement congolais n’a pas respecté les modalités des accords. (Fin)