Photo one: Le CEO de GAH, Aloysius Ngarambe
Nyagatare: Quand on quitte Kigali pour Nyagatare et qu’on sarrète à Karangazi, près de Ryabega, l’on tourne à sa droite vers la rivière Akagera séparant le Rwanda de la Tanzanie. A dix Km de Karangazi, l’on est dans des espaces pour bétail où les maisons sont rares. Puis l’on arrive près de la frontière, avec la rivière Akagera en face, surplombée par le Parc tanzanien d’Ibanda. C’est de ce marais que surgit le modeste office de GAH avec une étable de 40 vaches qui donnent chacune 35 litres de lait par jour.
Le Directeur Général de GAH, Aloysius Ngarambe, nous accueille avec amabilité et nous présente un projet qui a déjà commencé à transformer le coin de la proximité du Parc Akagera.
Les cinq pompes qui captent l’eau de l’Akagera
Appuyés par des Experts Israéliens, le Projet a capté l’eau de l’Akagera par grâce à cinq pompes fonctionnant à l’énergie électrique. L’eau a été mise dans un grand réservoir d’une capacité de 123 mille mètres cubes pour ensuite être dirigée dans un canal long de 21 Km. C’est le long de ce canal que sont situées des stations qui pompent l’eau vers les fermes. Sept investisseurs ont déjà commencé à préparer le terrain pour se livrer à la culture du maïs, haricot, soja, avocats, macadamia, chili, fruits de la passion, blé, pomme de terre, etc… Ces investisseurs viennent des USA, de Bulgarie, Kenya, Zimbabwe, etc… Depuis que l’eau a été disponible, les investisseurs en quête de terres sont devenus nombreux et l’on ne peut pas leur trouver tous des espaces à exploiter.
Le réservoir
C’est quoi donc le Projet GAH ?
La première phase du Projet comprend 5600 ha. Elle est dotée d’un fond de $US 118 millions pour la phase de mise en place d’infrastructures d’irrigation. Cette phase est pratiquement terminée. La 2ème phase consistera à disponibiliser dix mille ha qui bénéficient des premières infrastructures déjà en place. Les nouvelles infrastructures de la 2ème phase se connecteront aux premières. Ce qui fait que l’ensemble du Projet comprendra 15.600 ha.
« La première initiative a été de s’entendre avec les populations pour louer leurs terres par ha, et par an. Un habitant a cédé 75 % de sa terre pour location. Puis il a gardé les 25 % pour les activités de sa survie. Ensuite, il a fallu trouver des investisseurs pour ces 75 % de terre cédée. Avec la première phase, les investisseurs exploitent 3724 ha. On aurait pu avoir 4.000 ha, mais ces 300 ha restants ont été occupés par l’eau des rivières, les pierres, etc… Les habitants ont gardé 1600 ha représentant les 25 %. Puis ils ont été évacués sur des villages modèles. Le Projet est en place pour le bien du citoyen qui peut accéder à l’eau du canal pour irriguer son champ, abreuver son bétail », explique le CEO de GAH, Aloysius Ngarambe.
Il précise que GAH consiste à augmenter la productivité pour rehausser la sécurité alimentaire et accroître les exportations des produits transformés. Cet Objectif peut été atteint en rendant disponible l’eau pour l’irrigation.
« Déjà au niveau de la proximité de nos bureaux, nous irriguons nos cultures et nous obtenons une récolte sur trois saisons, sans interruption », confie-t-il.
Le canal qui achemine l’eau dans les projets des Investisseurs
Acquisition des connaissances
Les investisseurs en place ont déjà recruté deux mille cinq cents ouvriers rwandais. On estime que la première phase exigera quatre mille ouvriers. Mais le constat est que cette première phase absorbera six mille ouvriers rwandais.
« C’est un Projet qui crée de l’emploi, des services et des objectifs multiples. Mais surtout, les investisseurs atterrissent avec de nouvelles et diverses technologies multiples que le personnel rwandais apprend et duplique dans ses champs. Ainsi, le Rwandais apprend et quitte l’agriculture de subsistance, traditionnelle, vers une agriculture professionnelle. La première phase de mise en place des infrastructures est cruciale et coûteuse. L’on ne peut la confier à des investisseurs soucieux de récupérer après quatre à cinq ans l’argent investi. Le Gouvernement est conscient que les infrastructures coûteuses rapportent au pays à long terme, et il accepte le sacrifice consenti pour les mettre en place. Pour ce qui est de la production, GAH envisage d’obtenir onze tonnes de maïs par ha, alors qu’on a quatre tonnes par ha maintenant. Le fermier de Kagitumba, lui, arrive déjà à neuf tonnes par ha aujourd’hui. Avec le chili, l’on espère arriver à 20 tonnes par ha », explique le DG de GAH.
Les entreprises en place transformeront leurs produits avant l’exportation. Il faudra s’entendre avec le Gouvernement pour voir si le pays n’est pas dans le besoin de cette production, par exemple en cas de famine.
Des investisseurs en voie de démarrer des projets
« GAH comme Projet de l’Etat, demeure respectueux de la protection de l’environnement comme le fait chaque compagnie opérant au Rwanda, en accord avec les principes de RDB, REMA, RSB », a encore relevé le DG de GAH.
L’autre point sensible est l’accessibilité à de routes en bon état, asphaltée depuis Karangazi, secteur de Rwimiyaga, jusqu’à Karushoga, secteur de Rwimiyaga, où se trouve le Centre du Projet GAH qui compte un personnel hautement dévoué estimé à 26 personnes.
« Cette route jusqu’à nos bureaux doit avoir été macadamisée pour faciliter les investisseurs. C’est un effort qui est dans les mains du Gouvernement central. Le Ministère des Infrastructures et l’Office des routes en sont conscients. C’est une question de disponibilisation du budget qui ne tardera pas à être sur la table », affirme, confiant, Ngarambe.
Il garde son optimisme au plus haut niveau et confirme que le grand Projet Transformateur de la zone qu’est GAH aura été une réalité après deux ans. A la grande satisfaction des Rwandais, des investisseurs en place ou en voie de venir opérer au Rwanda. (Fin)