Le Directeur de la Vaccination, Hassan Sibomana
Le Gouvernement du Rwanda consacre un budget annuel de dix millions de dollars US à l’achat des vaccins dans le pays, sans inclure les dépenses liées au transport, aux équipements, aux locaux et au personnel, selon le Directeur de la Vaccination, Hassan Sibomana.
« Le Rwanda vaccine actuellement 96 % de ses enfants. C’est un réel progrès jusqu’en 2000, seulement 76 % des enfants étaient vaccinés. Le niveau atteint aujourd’hui permet d’espérer ne pas faire face à des épidémies chez nos enfants », at-il indiqué.
Il a tenu ces propos en marge d’une étude réalisée par le Projet Turindane (Protégeons-nous mutuellement) et qui porte sur les causes de la non vaccination dans la population du Rwanda.
Hassan a ajouté que la vaccination est un service gratuit. Chaque enfant devrait en bénéficier même s’il n’a pas d’assurance-maladie, comme la mutuelle de santé.
La Directrice du Projet Turindane, Marie Michelle Umulisa
«C’est le devoir des parents, des voisins, des responsables locaux de faire vacciner des enfants. L’on sait qu’en Province de l’Ouest, notamment les districts de Karongi et Nyamasheke, qu’on rencontre une ou deux familles par cellule qui ne font pas vacciner leurs enfants. Pour divers motifs : ne pas comprendre l’importance de la vaccination ; croyance rétrograde dans une religion ; oubli ou négligence. Ces familles doivent comprendre que la vaccination est vitale, car elle protège la vie de l’enfant ou de tout être humain. C’est un devoir de faire vacciner une personne qui en a besoin, surtout que le Rwanda dispose de vaccins et qui sont gratuits », a-il souligné.
Hassan a rappelé que les plus de 510 centres de santé du pays disposent des services de vaccination, jusqu’à plus de deux mille postes de santé des cellules et des villages.
« Il est vrai que les vaccins coûtent cher et exigent des réfrigérateurs puissants et coûteux. C’est en 1980 que l’on a lancé le programme de vaccination seulement avec six vaccins en place à l’époque. Actuellement, le Rwanda dispose de 13 vaccins. Certes le pays veut fabriquer des vaccins, mais il n’a pas encore commencé à les produire. Il commencera par les vaccins contre la tuberculose, la malaria, et le Covid-19. C’est un processus en cours. Mais l’on mettra en place des vaccins contre la méningite, contre l’otite, le cancer du col de l’utérus qui attaque 500 patients par an, la diarrhée chez les enfants (2012), contre la rougeole, et la rubéole (en 2013). Actuellement le Rwanda atteint un niveau très satisfaisant en vaccination. L’Etat et les partenaires y investissent beaucoup contre la polio, la tuberculose, la coqueluche, le tétanos, la diarrhée, la diphtérie, les pneumocoques. Même la mère enceinte reçoit le vaccin contre le tétanos », a relevé Hassan Sibomana.
Photo groupe des participants
Pour la Directrice du Projet Turindane, Marie Michelle Umulisa, les cause de la non vaccination pour une petite partie de la population (puisque la majorité des Rwandais sont vaccinés) sont : la longue distance à parcourir pour les mères allaitantes encore fragilisées par la grossesse ; l’ignorance des parents qui ne savent pas la juste valeur de l’importance du vaccin qui protège ; une mauvaise perception de l’importance de la vaccination.
« Pour vacciner la totalité des Rwandais, il faut changer leur mentalité et accorder plus de valeur à la vaccination. Il faut vacciner au niveau du secteur, de la cellule et du poste de santé. Il faut réduire la distance qui sépare les familles du centre de vaccination. Il faut aussi plus de sensibilisation des hommes pour la vaccination des enfants. Le constat est que c’est la femme qui fait de son mieux, malgré sa fragilité, pour escalader de hautes montagnes et collines pour faire vacciner l’enfant », a souligné la Directrice du Projet Turindane. (Fin)