Musanze: Le Rwanda compte 17 pour cent de personnes infectées du VIH/Sida qui ne le savent pas, et qui ne se font pas tester, selon Blandine Sebujangwe, chargée de la lutte contre les violences sexuelles faites aux personnes séropositives au sein du Réseau de personnes vivant avec le VIH/Sida.
Le Centre Biomédical du Rwanda (RBC) a réalisé une étude en 2020 qui montre que 83% de la population a été testée au VIH/Sida. C’est dire que le pays a 17% de personnes porteuses du VIH/Sida. Mais qui ne le savent pas parce qu’elles n’ont pas été testées. La solution est que ces 17% se fassent tester et prennent des ARV. Ainsi, elles ne pourront plus infecter les autres. Notre vœu est que les médias apportent leur contribution dans la sensibilisation pour que ce groupe se soumet au test », a-t-elle indiqué.
Mme Sebujangwe a tenu ces propos à Musanze lors d’un atelier de trois jours organisé par ABASIRWA pour 40 journalistes sur le stigma et la discrimination contre les personnes vivant avec le VIH/Sida. Ces journalistes visiteront aussi les coopératives des personnes du RP+ au niveau du district.
Elle a ajouté que le stigma est une réalité dans certaines écoles même si aucune recherche n’a été menée. Raison pour laquelle RP+ veut relancer les clubs anti Sida dans des établissements scolaires.
« En 2030, le Rwanda doit atteindre zéro infections HIV, zéro au niveau du stigma et discrimination en liaison avec le VIH/Sida, zéro au niveau des morts liés au VIH/Sida. Et l’on atteindra ces objectifs grâce à une éducation et une sensibilisation continues. L’on échangera sur ce sujet en prenant toujours des actions concrètes pour réduire les nouvelles infections.
Pour ce qui est des personnes qui ont des relations sexuelles non protégées et accidentelles, il leur a été rappelé de toujours se diriger dans le centre de santé ou l’hôpital le plus proche pour y recevoir des soins dans les 72 heures qui suivent l’incident. Un traitement prophylactique après exposition au VIH/Sida est administré pour les épargner d’une infection éventuelle. Il est recommandé d’appeler toujours sur la ligne 1245 qui apporte les aides nécessaires sur de tels cas, selon Mme Sebujangwe.
« Il est bon d’enseigner à nos enfants les valeurs de l’héroïsme, du courage et du patriotisme. Mais aussi il faut leur inculquer avec insistance les interdits ou Kirazira. Et ce côté n’est pas suffisamment approfondi. Il incombe aux parents d’enseigner ces valeurs et ces interdits aux enfants. Ils doivent trouver du temps pour cela. Nul besoin d’évoquer le prétexte de la pauvreté pour laisser les enfants s’égarer dans des pièges qui leur apportent du profit et de l’argent tout en compromettant leurs vies, notamment dans la prostitution. Les enfants doivent être préparés à avoir de la retenue, de l’intégrité, éviter le goût de lucre, etc… ». (Fin)