Les criquets peuvent ravager les cultures. Photo FAO/Giampiero Diana
Kigali: Les criquets ont envahi plusieurs pays de la région de l’Afrique de l’Est, notamment le Kenya, l’Éthiopie et la Somalie avec la possibilité de se propager davantage.
Bien qu’ils ne soient pas encore entrés au Rwanda, la ministre de l’Agriculture et des Ressources animales, Géraldine Mukeshimana, a déclaré que le pays était en mesure de faire face à la menace.
«S’ils ne se propagent pas au Rwanda, tant mieux. Mais, au cas où ils franchiraient la frontière, les gens devraient se préparer à les combattre comme ils l’ont fait pour la chenille légionnaire d’automne », a-t-elle observé.
“Les agriculteurs doivent être préparés, visiter leurs fermes afin que nous puissions nous associer pour combattre le ravageur si nécessité il y a “, a déclaré la ministre.
Les criquets ont commencé à pénétrer au Kenya vers le 28 décembre 2019, détruisant initialement les pâturages dans les comtés semi-arides principalement occupés par les communautés pastorales.
Début décembre 2019, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a averti que les criquets pèlerins, qui avaient frappé en premier l’Éthiopie et la Somalie, se propageraient à d’autres pays d’Afrique de l’Est, dont Djibouti, l’Érythrée, le Kenya et le Soudan du Sud si des mesures précoces et durables n’étaient pas prises.
L’agence de presse britannique Reuters a indiqué qu’ils avaient déjà détruit plus de 70 000 hectares (175 000 acres) de terres agricoles en Somalie et en Éthiopie, menaçant l’approvisionnement alimentaire et les moyens de subsistance des communautés agricoles des deux pays lors de la pire invasion acridienne en 70 ans.
Empêcher la propagation des criquets et sauver les cultures
Selon la FAO, la présence de criquets pèlerins pourrait avoir des répercussions négatives sur les rendements saisonniers agricoles et sur les économies locales, en affectant la sécurité alimentaire et les moyens d’existence des populations dans les pays concernés.
Des opérations de contrôle urgentes des criquets pèlerins sont indispensables afin de protéger les cultures et d’atténuer les risques d’invasions au Yémen, -pays le plus concerné-, et d’empêcher les essaims de criquets d’envahir les pays voisins.
Au Yémen, les opérations de contrôle sont freinées par l’insécurité qui prévaut dans les zones de reproduction des criquets et par le manque d’équipements et de fonds opérationnels. Afin de remédier partiellement à la situation, la FAO a pu mobiliser 100 000 dollars grâce au soutien de la Belgique à travers le Fonds spécial pour les activités d’urgence et le relèvement (SFERA) et 200 000 dollars issus de ses propres ressources afin de mettre en œuvre une campagne anti-criquets. La FAO travaille déjà à mettre en place des mesures urgentes afin de renforcer les opérations de surveillance et de contrôle dans les zones de reproduction.
La FAO a également commencé à acquérir de l’équipement supplémentaire en vue de renforcer les capacités du Ministère de l’agriculture, afin de mieux contrôler les populations de criquets dans les zones infestées. De plus, la FAO a lancé un appel général à la communauté internationale.
Les premiers bénéficiaires sont les agriculteurs, les éleveurs de bétail et les populations nomades vivant dans les zones infestées. L’objectif étant de protéger leurs moyens d’existence et d’empêcher les éventuels dégâts que pourraient causer des invasions de criquets plus importantes sur leurs productions agricoles et leurs pâturages.
La FAO appelle tous les pays à surveiller leurs champs en organisant régulièrement des inspections sur le terrain et en prenant les mesures de contrôle nécessaires lorsque des invasions importantes de criquets sont détectées. (Fin)