Dans un communiqué sur la situation dans l’Est de la RDC, le Rwanda note avec préoccupation le manque de contexte essentiel dans les déclarations émises par diverses parties sur la situation à l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC). Les déclarations erronées ou manipulatrices n’apportent aucune solution.
Le conflit en cours dans l’Est de la RDC, notamment les récents combats intenses autour de Goma, a été déclenché par les violations constantes du cessez-le-feu par les Forces Armées de la RDC (FARDC) en coalition avec la milice génocidaire FDLR, sanctionnée par l’ONU, des mercenaires européens, des milices ethniques (Wazalendo), les forces armées burundaises, les forces SAMIDRC ainsi que les troupes de la MONUSCO.
Les Nations Unies ont confirmé dans leurs rapports que le défunt Général Major Peter Cirimwami, Gouverneur militaire du Nord-Kivu, tué lors des combats autour de Sake, servait de liaison avec les FDLR et était responsable du sabotage des opérations prévues par les FARDC pour neutraliser les dirigeants des FDLR.
Ces combats à proximité de la frontière rwandaise continuent de représenter une menace sérieuse pour la sécurité et l’intégrité territoriale du Rwanda, nécessitant une posture défensive soutenue de la part du Rwanda.
Il est important de rappeler que la résurgence du M23 fin 2021 n’a pas émergé au Rwanda, bien que le gouvernement de la RDC ait fait du Rwanda un bouc émissaire en confondant la communauté tutsi congolaise, que représente le M23, avec le Rwanda. Le M23, un groupe rebelle congolais luttant pour protéger leur communauté à l’Est de la RDC, ne peut être accusé de violer « l’intégrité territoriale » de leur propre pays.
L’effondrement du processus de Luanda, suite au refus du gouvernement de la RDC de dialoguer avec le M23, et le refus constant d’aborder les causes profondes du conflit à l’Est de la RDC, ont conduit à l’intensification et à la prolongation des combats, ainsi qu’à des menaces sécuritaires perpétuelles et autres menaces pour les pays voisins, y compris le Rwanda. Ceux qui devraient jouer un rôle pour parvenir à une solution à long terme ne devraient pas être une partie du problème.
Le Rwanda est engagé dans la recherche d’une solution politique au conflit. Cependant, le processus de Luanda ne doit pas être personnalisé ni pris comme une fin en soi, mais comme un outil pour résoudre les préoccupations sécuritaires entre le Rwanda et la RDC. Les processus de Luanda et de Nairobi nécessitent d’urgence une nouvelle impulsion afin d’atteindre une paix et une stabilité durables pour tous les pays de notre région. (Fin)