Paul Mbonyi, Chargé des programmes au sein de ADECOR.
Les divers programmes d’appui aux vulnérables devraient privilégier l’achat d’aliments fortifiés/biofortifiés, car c’est une voie pour fournir des aliments riches pour l’organisme humain, tout en élargissant le marché des acheteurs, selon Paul Mbonyi, Chargé des programmes au sein de ADECOR (Association pour la Défense du Consommateur au Rwanda).
ADECOR est partenaire dans la mise en œuvre du projet V4CP (Projet voix pour le changement) financé par l’Agence Néerlandaise de Développement avec l’appui du Ministère Néerlandais des Affaires étrangères.
Les autres associations de la Société civile rwandaise qui participent à la mise en œuvre du Projet V4CP sont Imbraga, Duhamic Adri, RDO, Caritas, SunAlliance.
Produits fortifiés sur le marché.
« Il est temps que les industries impliquées dans la transformation des produits de l’agri-élevage ou la fortification/biofortification comprennent le bien-fondé de mettre au point des aliments riches et complets, et partant, suivent les normes de la fortification. Pour cela, ces industries devront augmenter les investissement dans la chaîne de fortification », a indiqué Paul Mbonyi.
Il a tenu ces propos lors d’un atelier d’une journée qui a réuni les associations de la Société civile mettant en œuvre le Projet V4CP, ainsi que les diverses institutions gouvernementale, non gouvernementales ou privées concernées par la nutrition et la fortification, surtout que la fortification est une façon de lutter contre la malnutrition, en y associant les entreprises qui mettent que point ces aliments fortifiés, notamment les produits fabriqués au Rwanda dans le cadre de l’initiative « Made in Rwanda ».
Photo groupe des participants à l’atelier
« Nous devons voir comment les entreprises peuvent entrer dans les programmes de fortification, faire savoir qu’il y a des lois qui ont été mises en place par l’Office des Aliments et des Médicaments/Food and Drugs (FDA). Ces lois informent sur les aliments qu’il est permis d’utiliser afin de les améliorer par la fortification et les donner aux nourrissons et mères allaitantes. Ces aliments faits dans les industries sont la farine de maïs et de blés, le sucre, le sel, l’huile », a-t-il poursuivi.
Les lois montrent comment les industries travaillent pour améliorer la nutrition, comment les divers partenaires travaillent ensemble dans ce but pour faire face aux maladies liées à l’hygiène et l’assainissement, à la diarrhée, au paludisme.
L’Expert Mbonyi reconnaît qu’il y a des défis à la fortification.
Le premier défi est que les industries de fortification sont peu nombreuses. Ce qui fait que les aliments fortifiés coûtent cher. Beaucoup de ménages n’ont pas accès à ces produits parce qu’ils n’ont pas d’argent suffisant.
Le 2ème défi est que beaucoup de Rwandais ne savent pas l’importance de consommer des aliments obtenus par la fortification. Même ceux qui ont la capacité de se procureur ces aliments n’y attachent pas d’importance. Ils préfèrent acheter d’autres denrées.
Le 3ème défi est que les industries ont peu de capacités financières, technologiques et d’équipements.
En guise de recommandations, toujours selon l’Expert Mbonyi, les institutions gouvernementales devraient renforcer les industries impliquées dans la fortification en leur fournissement des technologies et en les reliant aux institutions financières d’appui.
« Mais l’on s’attachera à soutenir les entreprises qui sont encore jeunes en les accompagnant dans l’amélioration des standards. Les divers programmes d’appuis aux vulnérables et aux jeunes dans les centres de développement communautaire, les établissements secondaires et supérieurs, les cantines scolaires, privilégieront l’achat d’aliments fortifiés. La Société civile fera un plaidoyer pour ceux ont le moins de capacités. L’on préparera des projets de nutrition en privilégiant la fortification », a encore rappelé le Chargé des programmes au sein de l’Association pour la Défense du Consommateur. (A suivre…)