Les journalistes professionnels sont exhortés à se baser sur des faits pour ne pas être submergés par les réseaux sociaux

De g.à d. :  E. Mugisha de RMC ; T. Murangira de RIB ; Egidie Bibio de ARFEM ; J.B. Rushingabigwi de RGB

Les journalistes professionnels sont exhortés à se baser sur l’éthique et la déontologie professionnelle, ainsi que sur des faits, pour ne pas être submergés par les réseaux sociaux, et ils structureront mieux leurs travaux en leur conférant plus de qualité afin d’inspirer et d’enrichir leur public.

C’est ce qui ressort d’un atelier tenu hier après-midi sur le thème « Journalisme professionnel à l’ère de la Digitalisation», lors de la Journée de la Liberté de la Presse célébrée le 03 Mai de chaque année. Pour cette année, cette Journée a réuni pour échanger sur leur profession une centaine de professionnels des médias à l’Hôtel Grand Legacy de Remera/Kigali.

« Les infrastructures numériques ont permis d’être connecté et informé, et d’éviter des rumeurs qui prolifèrent sur les réseaux sociaux.  C’est de cette manière que les professionnels des médias se distingueront des journalistes apprentis des réseaux sociaux », a indiqué Emmanuel Mugisha, Secrétaire exécutif de Rwanda Media Commission (RMC).

Il a ajouté que la presse professionnelle s’attache à diffuser des produits de qualité. Pour cela, l’on créera des opportunités à partir des défis que l’on aura identifiés. De même, l’on renforcera les règles professionnelles, tout en privilégiant les lois régissant l’autorégulation.

Pour le délégué du Ministère de l’Administration Locale (MINALOC) ayant les médias dans ses attributions, Peacemaker Mbungiramihigo, les capacités des médias ont encore besoin d’être rehaussées de façon professionnelle pour mieux servir les Rwandais.

P. Mbungiramihigo du MINALOC (Médias)

« Le Ministère ayant les médias dans ses attributions est toujours prêt à travailler avec les médias pour renforcer la bonne gouvernance. Les médias continueront leur rôle d’informer, éduquer, enseigner, sensibiliser, faire le plaidoyer. Ils demeurent un précieux pilier pour bâtir le pays et pointer du doigt les lacunes à combler afin de faire participer tous les Rwandais à la vie nationale dans tous les secteurs », a-t-il poursuivi.

Le responsable des médias au sein de l’Office de Bonne Gouvernance (RGB), Jean-Bosco Rushingabigwi, s’est réjoui que le Rapport de Reporter Sans Frontières (RSF) publié hier ait fait avancer le Rwanda de 20 places, le faisant passer du 156ème rang au 136ème rang.

« Qu’est-ce qui a changé ? L’évaluateur qui s’est amélioré peut-être. Il faut que les médias fassent un business positif avec l’appui des ICT. Face aux problèmes de « harassement sexuel » rapporté par les médias et les réseaux sociaux, il ressort que les médias doivent éduquer les membres de la communauté à faire preuve d’intégrité et du respect des lois et des droits de la personne, et ceci dans tous les secteurs de la vie. Il faudra consacrer plus de temps à cette problématique, organiser des ateliers d’échanges et de sensibilisation. Nous voulons une liberté de la presse axée sur des faits évidents, et une liberté qui construit le pays et la dignité des gens », a-t-il souligné.

Le porte-parole de RIB (Office rwandais d’Investigation), Dr Thierry Murangira, a rappelé la nécessité de distinguer les médias professionnels des médias non professionnels. Certes, l’on doit jouir de sa liberté, mais sans dépasser la mesure.

« Il n’est pas bon de diffuser les photos de quelqu’un (e) prises dans une piscine à son insu, ni publier sur tweeter les étapes d’une investigation en cours, ni publier des sons, des images et des photos, à des fins de faire peur à quelqu’un sous le coup d’une investigation. De tels écarts sont des infractions punies par des lois. De même, on évitera de harceler, de quelle que manière que ce soit, des personnes qui ont donné des informations pour ouvrir ou faciliter une enquête. A noter que le « sexual harassement » est un acte répétitif lié au sexe. Les femmes en sont le plus souvent les victimes. La diffusion des photos de ceux qui accusent peut être une source qui déclenche des violences sur eux. Toutefois, encourageons les personnes qui osent sortir du silence pour porter plainte, et dénoncer les abus », a indiqué le porte-parole de RIB. (Fin)