Parmi les 41 pays africains qui ont fourni des chif¬fres sur la morbidité et la mortalité pendant la période 1997–2006, quatre pays ou zones à l’intérieur des pays, caractérisés par une population relativement peu nombreuse, une bonne surveillance et une couverture élevée des interventions, enregistrent les résultats les plus probants.
Il s’agit du Rwanda, de l’Erythrée, de Sao Tomé et Principe et de Zanzibar (République-Unie de Tanzanie). Dans ces quatre pays ou zones, la charge du paludisme a diminué d’au moins 50 % entre 2000 et 2006–2007, conformément aux cibles fixées par l’As¬semblée de la Santé.
Impact positif
C’est une grande première de voir trois pays africains (plus le Zanzibar) signaler une baisse aussi spectaculaire d’au moins 50%, du nombre des décès par paludisme à l’échelle nationale.
Ces pays ont obtenu ce résultat entre 2000 et 2006/2007 en associant la distribution de moustiquaires, les pulvérisations d’insecticide à l’intérieur des habitations, l’accès renforcé au traitement et des progrès dans la surveillance de la maladie.
On a aussi observé des améliorations sensibles dans d’autres pays et territoires africains, comme Madagascar, la Zambie et la République-Unie de Tanzanie.
Au Rwanda une mobilisation massive en 2006 est à l’origine de cette baisse spectaculaire du nombre des décès. Bien que 200 000 moustiquaires imprégnées d’insecticide (MII) aient été distribuées chaque année entre 2001 et 2005, les données de la surveillance n’ont pas montré d’impact important.
C’est alors qu’en septembre et en octobre 2006, le Rwanda, pays de 9,5 millions d’habitants environ en 2006, a fait passer sa campagne à la vitesse supérieure en ciblant particulièrement les enfants. Dans tout le pays, 1,96 million de moustiquaires à imprégnation durable (MID) de plus, efficaces pendant trois ans, ont été distribuées rapidement.
Une enquête dans les ménages a montré en 2007 que 60% des enfants dormaient sous une moustiquaire. À l’automne 2006, le Rwanda a également introduit les associations médicamenteuses comportant de l’artémisinine (ACT), plus efficaces, et distribué 684990 traitements dans tout le pays.
«Nous savons que les interventions antipaludiques sont efficaces et que nous pouvons progresser rapidement pour mettre un terme à la mortalité par paludisme, a déclaré Ray Chambers, envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour le paludisme. Il faut maintenant étendre ces bons résultats à l’ensemble de l’Afrique et au reste du monde.»
Mais même si ce rapport de l’OMS reconnaît les progrès réalisés par le Rwanda, beaucoup reste à faire. Selon les résultats de la 4ème Enquête démographique et de santé (EDS) réalisée cette année par l’Institut national de la statistique du Rwanda (INSR) rendus publics le 12 août à Kigali, le paludisme et la déshydratation constituent les principales causes de mortalité infantile au Rwanda. Le taux s’élève à 62 décès pour 1000 naissances vivantes.