Recensement des réfugiés au camp de Mahama

La direction générale de l’Immigration et de l’Émigration a organisé un recensement de re-vérification des réfugiés au camp de Mahama au Rwanda. 

L’objectif est d’actualiser les données selon le gouvernement rwandais, indique le Collectif SOS Médias Burundi qui livre cette information. 

L’activité qui a débuté le 9 octobre prendra fin le 23 courant, d’après un communiqué affiché par le bureau de l’Immigration et de l’Émigration au camp de Mahama situé plus à l’est du Rwanda.

Tous les réfugiés ont été sensibilisés pour « ne pas prendre à la légère » cette séance au risque «d’être rayés de la liste des détenteurs des cartes d’identité pour réfugié, et perdre immédiatement le statut de réfugié».

« Nous revérifions l’identité complète de chaque réfugié et demandeur d’asile. Nous examinons le ‘proof’ de réfugié octroyé par le HCR et le ministère en charge des réfugiés et puis nous confrontons les données par notre base de données », rassurent des agents de l’Immigration au camp de Mahama.

« Des cas de fraude et d’usurpation auraient poussé les services habilités à revérifier les identités », d’après des réfugiés qui saluent l’exercice « qui séparera les chèvres des moutons » pour insinuer qu’il y a des « mal intentionnés venus du Burundi pour espionner » qui se seraient glissés dans la liste des réfugiés.

« D’autres détenteurs de statut de réfugié enregistrés au camp de Mahama ont peut-être déménagé ou quitté le pays pour diverses raisons. Alors, l’actualisation des données est nécessaire », fait savoir un membre du comité représentatif des réfugiés, lequel comité s’active pour que tout le monde soit « réenregistré ».

Pour éviter des encombrements sur le bureau de l’Immigration, les réfugiés ont été subdivisés en villages et par taille des ménages.

« Un chef de ménage se présente, avec un proof de réfugié. Il déclare l’identité de tous ceux qui se trouvent sur sa charge, ceux qui ont des cartes d’identité et répond à quelques questions de curiosité », explique un réfugié burundais, père de famille, qui a été soumis à ce test.

C’est la première fois depuis l’installation de ce camp en 2015 pour accueillir les premiers réfugiés burundais, qu’une telle activité est réalisée, ce qui inquiète les concernés.

« Il doit y avoir un mobile caché car cela faisait presque dix ans que ce genre de recensement n’est pas organisé. L’autre inquiétude est que celui qui ne se fera pas inscrire, sera considéré comme étant rentré alors que dans plusieurs cas ce n’est pas vrai. Il y a aussi des enfants non accompagnés qui sont dans des écoles à régime d’internat », indiquent des réfugiés burundais qui exhortent l’Immigration à « ne pas se presser à prendre de mauvaises décisions » à la suite des résultats de ce dénombrement.

Les réfugiés congolais qui vivent dans ce camp sont aussi concernés, mais « les Burundais sont les premières cibles », apprend-on.

Mahama abrite plus de 65.000 réfugiés dont plus de 40 mille Burundais, les autres étant des Congolais.

Ce camp situé plus à l’est du Rwanda non loin de la frontière avec la Tanzanie, avait été créé en 2015 pour recevoir des Burundais qui ont fui la crise de 2015 qui a été déclenchée par un autre mandat controversé de feu président Pierre Nkurunziza la même année, avant d’abriter aussi des réfugiés congolais qui fuient l’insécurité qui prévaut dans l’est du vaste pays de l’Afrique centrale, surtout en province du Nord-Kivu. (Fin)

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