«Si vous voulez chasser les Congolais rwandophones de leurs terres, chassez-les avec leurs terres» -Kagame

Le Président Kagame s’est adressé aux Rwandais et à la diaspora depuis BK ARENA, une salle remplie de plus de huit mille personnes, et il s’est focalisé sur la situation du Rwanda et le conflit actuel à l’Est de la RDC qui est à l’origine des sanctions par les pays partenaires sous l’instigation de la Belgique, un pays toujours pointé du doigt pour des hécatombes, dont le Rwanda a été victime de manière cyclique depuis la colonisation.

« Notre parcours sur la voie du développement comprend des stratégies différentes axées sur des visions et leur mise en œuvre, dont une véritable lutte, jusque sur la ligne du feu. Ainsi est faite notre histoire. Et aucun combat ne doit nous effrayer « Nda ndambara yantera ubwoba ! ». Notre lutte a été axée sur la promotion de l’éducation, santé, infrastructure, agri-élevage, protection sociale, lutte contre la pauvreté, coopération régionale et internationale. Tous ces secteurs ont progressé de façon spectaculaire. Merci aux partenaires qui nous ont appuyés. Nous devons sans cesse travailler et aller de l’avant. Mais c’est notre histoire qui est particulière. A cause de certains partenaires qui vous donnent avec un bras, et nous spolient avec l’autre main. De sorte que vous demeurez dans un état de survie sans prospérité. C’est identique pour le Rwanda et toute l’Afrique. Nous vivons ainsi, selon le gré des donateurs », a déploré le Président Kagame.

« Parlons des moments présents qui illustrent mon précédent propos. C’est l’image même de nos rapports avec nos partenaires, nous en tant que Rwandais et même pour tous les Africains. Il est facile de continuer à végéter entre une situation inconfortable de pauvreté d’une part, et d’absence de prospérité d’autre part. On peut accepter de demeurer dans cette situation qui n’exige pas beaucoup. Et qui n’est pas coûteuse. La vérité est que celui qui n’a pas eu beaucoup de témoignages ne comprend pas. Notre histoire depuis 30 ans et depuis de nombreuses années antérieures a été caractérisée par de mauvais conditions de vie et de pertes de nombreuses vies humaines, comme le cas du génocide qui sera bientôt commémoré dans ce mois d’Avril. Les auteurs de ce mal qui nous poursuivent jusqu’à présent, tentent de nous maintenir dans un état de misère pour nous empêcher d’émerger.  Leur constante tentative est de nous maintenir dans cet état de non profit. Notre malheur est d’avoir été colonisé par un petit pays aux mêmes dimensions que le Rwanda, avec ses divisions qu’il a dupliquées dans notre contexte local. Je parle de la Belgique qui nous a morcelés pour que nous ayons des dimensions identiques aux siennes. C’est la Belgique qui a tué nos populations de manière cyclique pendant des années », a poursuivi le numéro rwandais.

« Je tiens à y revenir pour mettre en garde cette Belgique qui a posé les bases de notre extermination et de la guerre en RDC. Cette guerre en RDC n’a pas été initiée par le Rwanda qui se bat encore. Ainsi, des Rwandais se sont retrouvés en RDC à cause du tracé des frontières entre pays. Ce n’est pas le Rwanda qui a placé des Rwandais à Gisoro ou Masisi, Rutshuru et ailleurs. Si vous voulez chasser les Rwandais de leurs terres, chassez-les avec leurs terres. Vous devez donner au peuple ses droits. Sinon, ce peuple se bat pour ces mêmes droits. Même si vous avez des moyens limités, vous recourez à votre détermination sans limite, au peu de ressources en vos mains pour protéger votre survie. Cette guerre qui dure depuis plus de trois ans n’a pas été initiée depuis le Rwanda », a poursuivi Kagame.

Des images récentes de la présente guerre en RDC nous ont montré des criminels du génocide au Rwanda comme Gakwerere et ses complices, dont certains minimisent le nombre et l’importance. Gakwerere et d’autres incarnent l’idéologie du génocide et ont exterminé un nombre illimité d’innocentes populations. Il est regrettable que le nombre de ces criminels demeure minimisé.

« Personne ne peut encore se laisser tuer par ces assoiffés de sang sans brandir la moindre défense et c’est cela que doit faire le Rwanda », a dit Kagame.

En 2012, des accords ont eu lieu entre le gouvernement de la RDC et les gens qui se battent maintenant à l’Est de la RDC. Mais rien n’a été mis en œuvre. Avec l’idéologie du génocide en hausse, le gouvernement de la RDC, et d’autres dirigeants de certains pays ont procédé au renforcement des FDLR. Les mêmes soutiens aux FDLR qui ont commis le génocide au Rwanda se sont manifestés même actuellement pour les exhorter à renverser le régime actuel de Kigali.

Gakwerere vient de passer plus de trente ans en RDC. Il fait partie des FDLR qui ont toujours attaqué le Rwanda. Le Président Tshisekedi de la RDC a répété à maintes reprises qu’il voulait armer les FDLR pour renverser le gouvernement du Rwanda. Avec le concours des mercenaires européens qui ont transité par Kigali pour retourner chez eux.

« Pourtant le recours au service des mercenaires demeure interdit, sauf apparemment pour soutenir des génocidaires au Rwanda. Il est regrettable que l’opinion continue de s’acharner à répandre que le Rwanda soutient le M23-AFC sans pourtant pointer du doigt l’appui de la RDC aux FDLR », a encore fait remarquer le Président rwandais.

La Belgique à l’avant-garde pour la prise des sanctions contre le Rwanda

Il est honteux et indigne que la Belgique s’acharne à mobiliser l’Europe et le monde pour la prise des sanctions contre un si fragile petit pays qu’est le Rwanda.

« Cette campagne dure depuis longtemps. Elle a commencé par refuser l’accréditation de l’Ambassadeur du Rwanda en Belgique, sous prétexte qu’il n’a pas bien presté en RDC. Il est temps que nous montrions notre désapprobation face à cette attitude. Nous voulons rester des Rwandais et non pas des Belges », a martelé le numéro un rwandais.

« Nous voulons demeurer nous-mêmes et réaliser ce qui nous propulse vers le progrès. L’important est de renforcer notre cohésion et faire face à nos détracteurs. C’est dur. Nous le savons. Certains d’entre nous ont payé de leur sang pour que le Rwanda soit ce qu’il est aujourd’hui. L’effort exige des sacrifices et de serrer la ceinture pour résister à la faim qui tenaille les entrailles. C’est impératif pour la lutte de notre survie. La détermination pour cette lutte ne fait pas défaut », a-t-il exhorté la population.   (Fin)

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