Un jeune ingénieur camerounais a mis au point une couveuse solaire plus adapté au milieu rural reculé

Yaoundé: Un jeune ingénieur biomédical camerounais, Stephen Mouafo (S.M) a mis au point une couveuse solaire plus adaptée au milieu rural reculé. En marge de la réunion du CIE de l’ECA à Yaoundé, il s’est entretenu avec André Gakwaya de ARI. Lire son entretien:

S.M – Je suis le promoteur de General Electric. Je vais commencer par la fonctionnalité parce que c’est cela qui marque la différence entre ce que nous avons fait et les autres. Notre couveuse a une autonomie de 72 heures.  On vous donne la possibilité d’être maintenu en fonctionnalité pendant 72 heures sans électricité, sous panneau solaire. Notre couveuse a une fiche allume-cigare qui permet de transporter l’équipement que ça soit dans une ambulance ou dans un véhicule ordinaire. On a mis l’allume-cigare parce que beaucoup de formations sanitaires en Afrique n’ont pas d’ambulance, mais elles peuvent avoir un véhicule pour transporter l’enfant d’un point A à un point B s’il va falloir faire une intervention sur cet enfant. C’est le fonctionnement d’alimentation. Maintenant dans le fonctionnement interne, on a la photothérapie qui permet de traiter encore les jaunisses. Lorsque l’enfant naît et qu’on constate cette pathologie sur lui, l’appareil permet de traiter cet enfant. On a encore les paramètres vitaux. C’est un autre appareil, mais nous avons intégré ça dans notre couveuse, ça permet d’afficher les paramètres vitaux de l’enfant, il faut savoir qu’il y a la température, le poids, la saturation en oxygène, …et la température et l’humidité. Cela permet en temps réel au médecin d’être renseigné sur l’état de santé de l’enfant. Il y a aussi une caméra permet la surveillance de l’enfant, que ce soit par les parents ou par les médecins. Une assistance d’intelligence artificielle qui permet d’intervenir rapidement, d’appeler le médecin ou le parent en fonction de votre configuration. Très rapidement si l’enfant fait un paramètre vital anormal, c-a-d l’élévation de la température par exemple, rapidement on appelle le parent ou le médecin. Dans ce cas-là, l’enfant peut rapidement recevoir les soins, ou le médecin peut rapidement intervenir pour résoudre la situation.

Ce qui est un peu plus spécial par rapport à nos concurrents, je vais parler ici de la fonctionnalité incubatrice de transport. La plupart des incubateurs qu’on voit ne sont pas des incubateurs de transport. Ce sont des incubateurs qui sont faits pour rester dans les formations sanitaires. Ceci permet de se détacher, vous avez vu, c’est en deux modules. Vous pouvez détacher l’équipement et le mettre dans un véhicule et le transporter.  Ça permet rapidement de savoir si on a besoin d’un soin spécifique à faire sur l’enfant, une opération spécifique, et de réellement recevoir les soins dans les délais impartis.

ARI- La couveuse est-elle conçue pour des endroits particuliers?

S.M- Elle est spécialement conçue pour les zones rurales. Vous n’avez pas besoin d’électricité. Vous prenez votre panneau solaire et la couveuse vous l’installez n’importe où, elle est très robuste, elle est adaptée aux conditions difficiles africaines, et ça permet de donner des soins adéquats aux enfants. Actuellement, on a plus de cent cinquante pièces déjà livrées. Nous avons déjà eu comme retour la vie de treize mille bébés qui ont déjà été sauvés grâce à notre équipement. Nous opérons dans quatre pays: le Cameroun, la Centrafrique, le Gabon et le Nigeria. On a de bons retours. Nos équipements sont très abordables par rapport à ce que vendent les étrangers. On donne un équipement très adapté et la maintenance est très facile.

ARI- Avez-vous l’espoir de créer en Afrique une industrie qui produise vos couveuses ?

S.M- On a beaucoup d’espoir. On pense développer une industrie basée en Afrique, au Cameroun, pour pouvoir développer de nouvelles technologies, toujours pour les soins. On a une très grande demande qui n’est pas encore satisfaite. Notre capacité de production maximale est de sept équipements par mois, ce qui est moindre parce qu’on a une demande au niveau camerounais seulement de cent soixante équipements par mois. On n’arrive pas à tenir les commandes et c’est dommage de ne pas satisfaire les demandes. Dans un futur proche, on espère trouver des partenaires techniques et financiers qui vont appuyer le projet, notre capital est ouvert, pour nous permettre de développer des versions qui vont nous permettre de produire en grande quantité. Trois cent pièces chaque mois pour servir la demande.

ARI- Mais en fait, parlez de votre background.

S.M- Je suis ingénieur biomédical . J’ai fait le génie biomédical. Installation et maintenance de matériel biomédical. J’ai fait un master 2 en génie biomédical à l’université de Montagne au Cameroun. Je suis aussi diplômé de MBA University of London. J’ai eu des certifications un peu dans les grandes écoles de management, notamment accompagné par l’ONUDI, qui nous a envoyé dans une grande formation au Japon. Actuellement, nous sommes en train de nous former davantage aux nouvelles technologies dans de grandes universités internationales, toujours accompagné aussi par l’UA qui est notre deuxième support. 

Nous restons ouverts à toutes les propositions qui peuvent arriver. Que ce soit les représentations dans les pays, les financements, l’accompagnement, l’investissement capital ou des prêts bancaires. Nous sommes des personnes totalement ouvertes et très transparentes. Nous espérons trouver des partenaires fiables et qui vont pouvoir développer un futur meilleur en Afrique.  (Fin)