Une étude pour évaluer l’impact du COVID-19 sur la nutrition des personnes vivant avec le VIH/SIDA(RPH) est opportune

Le chargé de la nutrition des personnes vivant avec le VIH/SIDA au sein de RBC, James Shyaka.

Kigali: Une étude pour évaluer l’impact du COVID-19 sur la nutrition des personnes vivant avec le VIH/SIDA serait opportune, car elle permettait de définir la nature des interventions pour appuyer cette catégorie de personnes, selon le chargé de la nutrition des personnes vivant avec le VIH/SIDA au sein du Centre Biomédical du Rwanda (RBC), James Shyaka.

«Le COVID-19 a eu un impact négatif sur les conditions socio-économiques des gens partout dans le monde et même au Rwanda. L’on peut envisager une étude qui évalue cet impact sur la nutrition des personnes vivant avec le VIH/SIDA dans notre pays. Cette étude permettrait d’interroger ces personnes, définir leurs besoins, et mieux orienter les interventions en leur faveur », a-t-il indiqué.

Il a reconnu que les personnes nécessiteuses ont reçu de l’aide en aliments à travers tout le pays, grâce aux appuis de l’Etat et des partenaires. Le aides ont été données dans les villages et sont arrivées à un moment crucial. Car, certains ménages étaient réellement affamés.

L’on doit reconnaître que le COVID-19 a causé la perte d’emplois pour certains Rwandais. Ceux qui exerçaient des emplois indépendants ont été fragilisés. D’autres ont connu une réelle instabilité. Il serait intéressant de connaître la catégorie de personnes vivant avec le VIH/SIDA qui ont subi de tels coups, et quel impact cela a créé sur leur nutrition.

Pour le reste, RBC n’a pas changé ses interventions envers les personnes vivant avec le VIH/SIDA. RBC a poursuivi la distribution des ARV et la fourniture de services nutritionnels et thérapeutiques, toujours dans l’observation des mesures barrières en vigueur. Des séances de conselling, d’éducation nutritionnelle et de sensibilisation se sont poursuivies. Des supplémentations alimentaires faites d’aliments biofortifiants ont été données. Rien n’a stoppé, selon toujours Shyaka James.

«Nous faisons toujours des visites à domicile. Nous échangeons avec les personnes sous ARV. Nous évaluons leur état nutritionnel et de santé. Nous maintenons plus d’ouverture et de cofiance pour que leur état de santé ne régresse pas. Les conseillers en santé au niveau du village poursuivent leur travail en collaborant avec nous. Les patients qui accusent une régression nutritionnelle sont mis sous le régime RUTF/ Ready to use therapetic feeding ou distribution des biscuits contenant beaucoup de riches nutriments qui leur permettent de se rétablir rapidement », a-t-il informé.

De telles interventions sont nécessaires, car l’on sait que le statut nutritionnel des personnes vivant avec le VIH est très sensible. Le virus du VIH/SIDA menace la défense immunitaire. Même si l’on prend des ARV et autres médicaments, l’accès à une bonne nutrition demeure crucial et permanente.

Quand une personne infectée mange mal, les médicaments deviennent inefficaces. Une mauvaise nutrition aggrave l’apparition de diverses infections. Quand on a une bonne nutrition, l’état de santé  d’un patient se stabilise et les médicaments deviennent efficaces.

«Prendre les médicaments à temps, et avec bonne volonté stimule l’adhérence. Le patient souffrant du VIH/SIDA a plus besoin d’énergie et de calories pour générer une meilleure défense immunitaire. Le corps a besoin de se rétablir. Et c’est pour cela que nous fournissons une supplémentation  alimentaire thérapeutique pour améliorer l’état de santé.  Au village, nous collaborons avec les conseillers en santé, pour un support psychologique, et pour éviter le stigma, le stress et l’isolement, qui affectent l’appétit du patient. Pour cela, l’on doit analyser l’environnement affectif  général du milieu, éliminer ce qui peut affecter l’équilibre nutritionnel et social du patient », a encore fait remarquer Shyaka. (Fin).

Mme Jacky, 55 ans, est porteuse du VIH/SIDA depuis 1994. Pendant qu’elle se cachait dans les boissons des collines de Rutsiro, elle a été violée à plusieurs reprises par les miliciens. Elle venait de fuir son mari hutu qui voulait la lutter, conformément aux ordres de l’époque. Jacky vit seule ave deux jumelles qu’elle a eues dans la suite et qui sont à l’école secondaire. Comme métier, elle vend des produits agricoles au marché et élève difficilement quelques porcs et poules qui malheureusement ont été presque décimés par la maladie en cette période de COVID-19. Elle n’a plus de recettes et vit difficilement, alors qu’elle est sous le régime des ARV.

Elle n’a même pas bénéficié de la nourriture qui a été distribuée aux plus affamés en cette période de COVID-19.Car, le système de distribution a accusé des défaillances au niveau local. Elle survit grâce à l’appui des amis. C’est dire que dans certains villages, des problèmes nutritionnels subsistent et exigent plus d’approche, de lucidité et d’honnêteté pour les résoudre.

Pour le reste, il est important de continuer à respecter rigoureusement les mesures de confinement en vigueur prônées par le Gouvernement comme se laver plusieurs fois les mains avec de l’eau propre et du savon,  observer la distance d’un mètre entre une personne et une autre, et rentrer à la maison avant 21 heures. Le port du masque est obligatoire quand on est en public ou dans les résidences multifamiliales. (Fin)