La Directrice d’ActionAid au Rwanda, Joséphine Uwamariya.
L’ONG ActionAid mène depuis Septembre 2019 une étude qui a été présentée pour validation et qui recommande à la communauté de valoriser les activités non rémunérées des femmes qui restent à la maison, selon la Directrice d’ActionAid au Rwanda, Joséphine Uwamariya.
« Les femmes font ce genre de travail non rémunéré au Rwanda et dans le monde. Cela les empêche de vaquer à d’autres activités à revenu financier. Elles dépendent de leurs maris, avec des risques d’être victimes de la violence domestique et de la pauvreté. Le Rwanda a fait beaucoup d’efforts pour renforcer la femme. Mais la culture continue de confiner la femme à la maison, persuadée qu’elle est responsable du ménage, de la cuisine, des soins des enfants, des malades, des visites aux voisins, des habits du mari. Toutes ces activités de la femme qui reste à la maison méritent d’être comptabilisées », a-t-elle indiqué.
La Direction d’ActionAid Uwamariya a ajouté que le Rwanda dispose d’une stratégie axée sur cinq points destinés à renforcer économiquement la femme.
D’abord il faut que les membres de la communauté reconnaissent le sacrifice de la femme face à ses activités non rémunérés. Ensuite, l’on doit s’engager à réduire leur poids. Il faut une redistribution des taches avec le mari et d’autres membres du ménage. Cela permettra à la femme d’avoir le temps de se libérer pour participer à d’autres réunions. Et enfin, la communauté accordera une récompense à ceux qui exécutent des travaux non rémunérés.
Le problème est que la femme elle-même demeure prisonnière de sa tradition qui ne tolérera pas la présence du mari dans la cuisine.
« L’on a besoin de beaucoup de stratégies à partir du ménage où s’exécutent les activités non rémunérées et qui ont un impact sur la jeune fille aussi. Celle-ci est en retard en classe parce qu’elle doit exécuter des gestes ménagers tôt le matin, alors que les garçons ont les mains libres ou décident de ce qu’il faut faire. Cela peut engendrer la violence sur le genre», a poursuivi Mme Uwamaria.
Pour Sarah Mukantaganda, Directrice du Renforcement économique de la femme au Ministère du Genre et de la Promotion de la Famille (MIGEPROFE), la présente étude aura un impact sur l’égalité du genre dans les ménages. Car, l’on doit valoriser les travaux non rémunérés des femmes.
« Il faut éviter de trop fatiguer la femme. Ceci est source d’injustice et de violence. Il faut sensibiliser la communauté pour agir et donner plus de droits et de justice à la femme dans le ménage. Les divers partenaires travailleront en synergie pour atteindre cet objectif, changer les perceptions de la communauté, discuter les problèmes, comprendre que les membres du ménage sont les seuls à changer cette question pour éviter les conflits », a-t-elle indiqué.
Mme Uwamariya, elle, compte sur l’apport des médias comme moyen rapide pour faire connaître le problème et changer les perceptions sur l’importance de valoriser les travaux non rémunérés des femmes qui restent à la maison. (Fin).