Une plainte contre ceux qui ont permis à Félicien Kabuga d’échapper à la justice

Angélique Ingabire, présidente de la Communauté Rwandaise de France

Kigali: L’Association «Communauté Rwandaise de France(CRF)» a saisi le Parquet de Nanterre  pour demander l’identification, la poursuite et le jugement de celles et ceux qui ont permis à Félicien KABUGA, le financier présumé du génocide des Tutsi du Rwanda en 1994, d’échapper à la justice pendant 26 ans.

La CRF se réjouit de l’arrestation le 16 Mai 2020 en France de Félicien KABUGA, inculpé de génocide et de six autres chefs d’accusation, tous commis pendant le génocide contre les Tutsi au Rwanda. L’Association a pris connaissance du communiqué conjoint de la Gendarmerie Nationale, du Parquet Général auprès de la Cour d’appel de Paris et de l’Office Centrale de Lutte contre les Crimes contre l’Humanité qui indique que Félicien KABUGA a pu se soustraire à la justice pendant de longues années grâce à l’aide dont il a pu bénéficier.

La CRF considère qu’il n’est pas à exclure que Félicien KABUGA ait pu bénéficier également de l’aide, d’individus, d’institutions ou organismes pour se procurer des documents d’identité et de voyage, se faire soigner, voyager, etc, puisqu’il est établi d’ores et déjà qu’il a pu voyager dans plusieurs pays, bénéficier de soins médicaux, etc…

Ce faisant, ces individus, institutions ou organismes ont privé, pendant plusieurs années, de justice des citoyens français ou résidant en France, victimes du Génocide contre les Tutsis ou à leurs ayant-droits. Ils ont, par ailleurs, mobilisé, pendant des années, les forces de l’ordre et les services de la justice en charge de l’exécution du mandat d’arrêt international dont Félicien KABUGA faisait l’objet, causant ainsi un préjudice au contribuable français.

Le recel de malfaiteur étant une infraction prévue et punie par la loi française, l’association Communauté Rwandaise de France a déposé, auprès de Madame Catherine Denis, Procureure de la République de Nanterre, une plainte afin que soient identifiés, poursuivis et jugés celles et ceux qui, en France et ailleurs, ont fourni à Félicien KABUGA un logement, des subsides, des moyens d’existence ou tout autre moyen qui lui a permis de le soustraire aux recherches ou à l’arrestation. (Fin)