Vingt-six Camerounais Lauréats de l’ILPD pour 2018 ont prêté serment comme membres du Barreau du Rwanda

Par André Gakwaya

Kigali: Vint-six Camerounais lauréats de l’ILPD (Institut de la Pratique et du Développement du Droit) de Nyaza pour l’année 2018 ont prêté serment à Kigali ce 30 Janvier 2019 comme avocats professionnels membres du Barreau du Rwanda.

Parmi eux, Me Emilienne Signe (photo), mère de trois enfants, arrivée au Rwanda en Décembre 2015. Celle-ci a été la vraie pionnière qui a mené un combat pour que les portes de l’ILPD et du Barreau du Rwanda s’ouvrent aux jeunes avocats Camerounais formés.

Les 26 Avocats Camerounais de la Promotion 2018 de l’ILPD membres du Barreau du Rwanda viennent de prêter serment

En Décembre 2015, Me Signe arrive au Rwanda, mais elle ne parvient pas à entrer directement à l’ILPD. Elle doit retourner au Cameroun pour faire valider des papiers. Ensuite, elle a dû reprendre des matières judicaires non validées. Ce fut un combat qui exigera plus d’engagement et de détermination. Ce n’est qu’en Août 2016 qu’elle est acceptée à l’ILPD. Ses compatriotes profiteront de ses efforts pour se faire inscrire dans cet Institut pour ensuite prêter serment comme membres du Barreau du Rwanda.

En 2018, 26 Camerounais constituaient pratiquement la moitié de la promotion. Il en est de même pour 2019 où 45 Camerounais étudient à l’ILPD maintenant et constituent la moitié des étudiants qui atteignent un total de 90 issus de douze nationalités africaines.

Mais pourquoi un si grand nombre de jeunes camerounais futurs avocats au Rwanda ? C’est parce que la formation du métier d’avocat est organisée chez eux seulement une fois en cinq ans et elle dure deux ans. Tandis qu’au Rwanda, cette formation a lieu chaque année et elle est étalée sur dix mois après lesquels une prestation de serment se tient pour que les lauréats deviennent membres du Barreau du Rwanda.

Au Cameroun, un avocat du Rwanda est d’office membre du Barreau du Cameroun. Il fallait cette réciprocité pour que des Camerounais soient aussi membres du Barreau du Rwanda. Et le combat de Mme Signe a été focalisé sur cette reconnaissance qui est aujourd’hui une réalité.

Me Karangwa, bâtonnier du Rwanda, estime que la formation et l’encadrement de jeunes avocats Camerounais est un signe de solidarité africaine dans les multiples échanges dans plusieurs domaines entre pays d’un même continent.

Mme Karangwa a apprécié l’ouverture qui caractérise les relations entre pays africains. «Le Rwanda demeure un pays d’accueil et d’hospitalité. C’est pour cela que le visa est délivré à l’aéroport à tous les Africains de différentes nationalité », renchérit son collègue Vincent qui insiste sur l’exigeante discipline du métier d’avocat professionnel. « S’il y a des preuves de faiblesse, c’est la radiation», met-il en garde.

Pou sa part, le Président de la Communauté Camerounaise du Rwanda, Hugo Jombwe Moudiki, a remercié le Rwanda pour des formations dispensées à des Camerounais en Droit, ICT, Médecine, etc.

«Le moindre savoir est partagé avec nous. Je rends hommage au Rwanda pour cette générosité d’avoir ouvert ses frontières », a-t-il indiqué.

Puis il a remercié ses compatriotes qui ont prêté serment comme avocats. « Vous faites honneur au Cameroun et au Rwanda. Le Rwanda a raison de vous accueillir. Vous l’avez démontré », a-t-il poursuivi.

Mme Emilienne Signe a remercié tous ceux qui l’ont soutenue dans son combat, notamment Mme Karangwa qui lui a accordé conseils et appuis afin qu’elle persévère et réussisse dans ses études durant son long séjour de trois ans alors qu’elle a laissé ses trois enfants et son mari au Cameroun. (Fin).